Les éducateurs canins professionnels débordés par les graves problèmes de comportements des chiens adoptés pendant la pandémie ?

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les spécialistes du monde canin s’inquiétaient des retombées de la spectaculaire recrudescence d’adoptions. Les éducateurs sont de plus en plus nombreux à pointer du doigt les problèmes comportementaux observés chez ces chiens, ainsi que la difficulté qu’ils éprouvent à faire face à la très forte demande de leurs services.

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Ce sont les éducateurs canins américains qui lancent un cri d’alarme, mais le constat qu’ils font peut être valable dans bien d’autres pays, y compris la France. D’après ces professionnels, le nombre de propriétaires n’arrivant plus à gérer les chiens qu’ils avaient adoptés ou achetés pendant la crise sanitaire a explosé, rapportait Vice ce mercredi 14 juillet.

Pour les aider à mieux vivre l’isolement, près de 13 millions de ménages avaient adopté des animaux de compagnie entre mars et décembre 2020 aux Etats-Unis, d’après l’American Pet Products Association. Les chiots de cette génération ont grandi et beaucoup d’entre eux souffrent aujourd’hui de problèmes comportementaux graves.

Mark Patrick, fondateur du centre Tuxedo’s K9 Training Camp à Rochester (Etat de New York) et président du conseil de l’association des éducateurs canins professionnels américains (Association of Professional Dog Trainers), est parfaitement placé pour constater cette inquiétante tendance. Il n’a jamais eu affaire à autant de cas de chiens destructeurs, désobéissants et anxieux qu’au cours de ces derniers mois.

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Jusqu’à 3 mois d’attente pour confier son chien à un éducateur

Son emploi du temps est désormais saturé et il ne peut plus répondre aux sollicitations de ses services, sachant qu’il en reçoit une vingtaine quotidiennement. Il a des journées de travail interminables, allant de 12 à 16 heures, et ce, en semaine comme le weekend. « J'avais l'habitude d’assurer 4 cours collectifs par semaine, et maintenant j'en fais 14 », confie-t-il à Vice. La demande en séances individuelles a également augmenté ; de 2 chiens par jour, il s’occupe désormais d’en rééduquer 5 ou 6. « Je suis totalement débordé », regrette l’éducateur canin.

Même son de cloche du côté de son homologue Bridget Murphy. Cofondatrice et directrice de Koru K9 Dog Training, elle explique que les carnets de rendez-vous sont pleins pour les 3 prochains mois dans ses 16 centres. 8 d’entre eux avaient été ouverts pendant la pandémie pour répondre à la demande. Mais au-delà de la hausse incommensurable de cette dernière, c’est surtout « la gravité des troubles comportementaux absolument sans précédent » qu’elle et ses collègues constatent, qui la préoccupe.

Manque de stimulation et d’interactions sociales

Bridget Murphy a affaire à des chiens qui, à cause du confinement et du manque de connaissance de leurs maîtres, présentent d’importantes lacunes en termes de stimulations et d’interactions sociales notamment. Des animaux qui réagissent de manière excessive à des situations pourtant banales : le vent, une personne coiffée d’un chapeau, un homme de grande taille…

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La spécialiste rappelle, par ailleurs, que la socialisation d’un chien ne se résume pas au fait de lui faire rencontrer un maximum d’individus. C’est aussi faire en sorte qu’il apprenne à adopter une attitude neutre face à divers cas de figure. Elle regrette également que certains propriétaires tentent d’y remédier en forçant leurs compagnons à 4 pattes à côtoyer tous les congénères qu’ils croisent. Ce qui s’avère bien souvent contreproductif et ne fait qu’aggraver le trouble. « La plupart des humains n'apprécieraient pas que chaque étranger dans la rue vienne les serrer dans leurs bras ou leur fasse face » ; pour les chiens, c’est la même chose, explique Bridget Murphy.

Du jamais vu en 30 ans de carrière

Autre motif de crainte parmi les éducateurs canins : l’anxiété de séparation associée à cet inquiétant phénomène et manifestée à la levée des mesures restrictive, avec le retour des maîtres au travail. L’incompréhension des propriétaires face ce trouble comportemental aux conséquences dramatiques est mise à l’index. « Les gens pensent que l'anxiété de séparation se produit parce qu'ils veulent que vous rentriez à la maison, mais ce n'est pas vrai », indique Fanna Easter, propriétaire de Positive Pooch Behavior and Training à Dallas (Texas). En réalité, elle est due au fait que les chiens « ne savent pas quoi faire lorsqu’ils sont laissés seuls à la maison. Ils ont besoin de comprendre que tout ira bien pour eux même lorsque vous n’êtes pas là », poursuit-elle.

Pour l’éducatrice texane, la demande de ses services a triplé par rapport à ce qui était de mise avant la pandémie de Covid-19. Elle assure n’avoir jamais vu cela en 30 années de carrière.

A lire aussi : Pourtant excité de se rendre à un événement d’adoption, ce chien a été ignoré toute la journée et espère une nouvelle vie (vidéo)

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2 commentaires

  • Invité

    Invité a écrit : 16/07/21

    la plupart des gens qui ont adopté des animaux pendant la pandémie n'ont pensé qu'à eux, à leur confort personnel, et surtout pas à l'animal, à l'après...quand la vie revient plus ou moins à la normale !!! et on sait que la plupart des animaux adoptés pendant la pandémie sont de nouveau abandonnés, quel triste record et quel traumatisme encore pour les animaux

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  • Invité

    Invité a écrit : 22/07/21

    En même temps si dans les refuges et élevages on donnait les bases de l'éducation, si y'avait un meilleur suivi après on en serait pas là. C'est facile de remettre sur le dos des adoptants alors que quand vous adoptez dans de nombreux cas (vérifiables) on vous a menti sur le passé du chien et qu'on ne s'assure pas que les cours d'éducation soient pris.
    De même pour CERTAINS éducateurs qui refusent d'aider les familles parce que telle ou telle race ne les intéresse pas. C'est juste normal les problème d'après confinement, ce n'est pas le problème des proprios mais le problème du confinement. Le chien se retrouve avec sa famille h 24 et du jour au lendemain les gens partent 8h sans avoir pu apprendre les bases de la solitude

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