Oui, la mort d'un chien est une épreuve aussi douloureuse que celle d'un proche

Un spécialiste de la psychologie a raconté l'expérience qu'il a vécue et que tout propriétaire canin redoute : la mort de son chien. Un évènement qui l'a amené à se poser des questions sur le rapport entre l'humain et le canidé, mais aussi sur l'incompréhension de certaines personnes qui n'ont jamais eu de chien vis-à-vis de la tristesse qu'éprouvent celles qui ont perdu le leur.

Illustration : "Oui, la mort d'un chien est une épreuve aussi douloureuse que celle d'un proche"

"Pourquoi perdre un chien peut être plus dur que perdre un parent ou un ami"... C'est ainsi que s'intitule article publié par Frank T. McAndrew sur le site The Conversation. Ce dernier, professeur en psychologie, a récemment perdu son chien et a tenu à partager sa douloureuse expérience.

Lui et sa femme ont accompagné leur chienne Murphy lors de ses derniers instants, le jour de son euthanasie. Il se souvient des ultimes échanges de regards avec elle, disant y avoir lu autant de confusion que de réconfort. Du réconfort certainement parce que ceux qu'elle aimait et qui l'aimaient étaient à ses côtés jusqu'au bout.

Cette épreuve a conduit le professeur McAndrew à mener une profonde réflexion à propos du deuil associé à la perte d'un chien, mais aussi du regard qu'ont les gens qui n'ont jamais eu de chien vis-à-vis de ce que ressentent les propriétaires canins touchés par ce drame. Il raconte que bon nombre de ses amis dont les chiens étaient décédés éprouvaient une sorte de culpabilité à les pleurer davantage que leurs proches humains disparus.

Or, il a été démontré que la perte d'un compagnon à 4 pattes était bel et bien vécue au moins aussi intensément que celle d'un parent ou d'un ami. Le professeur McAndrew le rappelle dans son article en se référent à plusieurs études.

Il évoque notamment des travaux parus en 1997 sous le titre "Why do people love their pets ?". Il explique aussi qu'il n'existe pas, à proprement parler, de rituel religieux ou culturel lié au décès d'un chien comme c'est le cas pour un humain, ce qui contribue à empêcher les propriétaires canins endeuillés d'exprimer leur souffrance en public. En tout cas, d'en faire part aux gens pour qui, après tout, "ce n'était qu'un chien".

Le professeur McAndrew s'est aussi demandé pourquoi le rapport entre l'humain et son chien était si fort, au point que le deuil soit comparable à celui associé à la mort d'un parent.

Outre le fait que le chien vit aux côtés de l'Homme depuis des dizaines de milliers d'années, il rappelle qu'il lui apporte des choses positives que l'on ne retrouve quasiment auprès d'aucun autre être vivant : une loyauté sans faille, le réconfort, la sécurité, un amour inconditionnel.

Le fait de l'avoir vu grandir et de l'avoir élevé comme son propre enfant, la capacité du chien à reconnaître tout de suite ses maîtres, à établir une véritable connexion émotionnelle avec eux, ainsi que sa vocation à les aider ou à éviter les personnes qui refusent de leur venir en aide sont d'autres facteurs que le professeur McAndrew a évoqués dans sa réflexion.

Par ailleurs, le spécialiste cite plusieurs autres études venant appuyer son propos, comme celle prouvant que les chiens sont au moins aussi sensibles aux sollicitations de leurs propriétaires qu'à la nourriture, ou encore celle portant sur le "misnaming", autrement dit, le fait de confondre les noms de ses enfants, y compris en appelant son chien, ce qui prouve qu'il est un membre à part entière de la famille.

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Pr Frank T. McAndrew (photo : frankmcandrew.com)

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