La vente aux enchères de 250 à 300 chiens fait bondir la Fondation 30 Millions d'Amis

La Fondation 30 Millions d'Amis s'indigne devant une vente aux enchères de 250 chiens programmée le 9 avril prochain. Ces chiens faisaient partie d'un élevage liquidé judiciairement au début du mois de mars. L'impératif d'annuler cette vente est réel, à l'heure où la Fondation, et d'autres structures, essayent de se faire entendre pour que les animaux aient un statut de personnalité juridique.

Illustration : "La vente aux enchères de 250 à 300 chiens fait bondir la Fondation 30 Millions d'Amis"

Le 4 mars dernier, un élevage mayennais était liquidé suite à une décision judiciaire. Ce sont entre 250 et 300 chiens qui se retrouvaient sans foyer fixe, avec un avenir écrit en pointillé. Avenir encore plus incertain depuis l'annonce de leur mise aux enchères. Des enchères prévues le 9 avril. De quoi faire réagir la Fondation 30 Millions d'Amis.

Dans un communiqué diffusé sur son site internet, la Fondation, par l'intermédiaire de sa présidente Reha Hutin, s'insurge : « C’est honteux et extrêmement choquant ! Nous nous sommes battus pour que les animaux soient enfin reconnus comme des « êtres vivants et sensibles » en 2015 et non plus comme des ‘’biens meubles’’ et aujourd’hui on s’apprête à vendre ces chiens aux enchères comme de vulgaires objets. Ce n’est évidemment pas concevable et nous avons sollicité les autorités en leur proposant une alternative. Nous avons la capacité de prendre en charge ces chiens et de leur trouver de bonnes familles. »

Surtout, plusieurs interrogations accompagnent cette mise aux enchères, comme le choix des familles, l'assurance de la voir bien s'occuper de ces canidés qui ont déjà souffert le martyre. Des interrogations sans réponse.

Une pétition avec 60 000 signatures

Par ailleurs, cette affaire arrive à un moment où les voix s'élèvent de tout bord pour permettre aux animaux de bénéficier d'un statut de personnalité juridique, ce qui leur ouvrirait la possibilité d'avoir des droits. Des enseignants-chercheurs ont d'ailleurs publié une « Déclaration de Toulon » pour souligner « une incohérence en droit » en lien avec la loi de février 2015.

La Fondation 30 Millions d'Amis, elle, en profite pour affirmer que la « législation doit encore évoluer et s’adapter ». Lancée il y a quelque temps, une pétition pour « la reconnaissance juridique de l'animal » a été signée par presque 60 000 personnes. Le fait de vendre un chien comme un vulgaire objet va forcément à l'encontre de cette reconnaissance juridique espérée.

Un groupe d'études de l'Assemblée Nationale communique

Ce jeudi 4 avril, dans l'après-midi, le groupe d'études dédié à la condition animale de l'Assemblée Nationale a publié un communiqué. Lui a été « interpellé par l'annonce de cette vente qui ne tient absolument pas compte du bien-être de centaines de chiens ». Il lui paraît « inconcevable que des êtres vivants doués de sensibilité soient mis aux enchères par des personnes spécialisées en meubles du 18ème siècle ou machines de chantier et ne possédant aucune aptitude et capacité à gérer des animaux ».

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Le groupe d'études aimerait que la vente soit annulée car elle risquerait, en plus des dommages causés aux animaux, de « causer des troubles à l'ordre public ». Enfin, après avoir rappelé « qu’un animal n’est pas un objet », il félicite et soutient les actions de la Fondation 30 Millions d'Amis, tout en espérant « une issue moralement acceptable ».

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