L'enquête du SNPCC appelle à endiguer la production illégale de chiens et de chats : les petites annonces mises à l'index

Annonces frauduleuses de ventes d’animaux, particuliers produisant illégalement des portées… Le tableau que brosse le Syndicat des professionnels du chien et du chat après une enquête menée fin 2022 est peu reluisant. Les enseignements qu’il en tire l’amènent à demander aux autorités de mettre en œuvre des mesures concrètes, urgentes et efficaces, afin de mettre un terme à des pratiques menaçant l’activité des acteurs intègres de ce secteur et le bien-être animal.

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« Un coup de poing pour changer le cours des choses ». Les mots sont forts, à la mesure du désarroi exprimé par le SNPCC (Syndicat National des Professions du Chien et du Chat) face à la concurrence déloyale qu’elle dénonce. Concurrence déloyale représentée par les particuliers qui produisent des chiens et des chats illégalement et contribuent ainsi aux fléaux de l’abandon et de la surpopulation des refuges.

Avant d’aller plus loin en présentant les conclusions de l’enquête menée par le SNPCC et les mesures qu’il propose, rappelons que ce syndicat regroupe « les entreprises de services pour les animaux de compagnie, ainsi que les élevages canins et félins ».

L’enquête en question avait été menée fin 2022 avec le précieux concours d’éleveurs professionnels. Plus de 60 d’entre eux avaient, en effet, répondu à l’invitation du SNPCC à l’aider à passer au peigne fin les annonces de vente de chiens et de chats sur Leboncoin.

Des non-conformités relevées sur plus de la moitié des annonces

L’analyse de ces contenus s’est étendue sur une semaine, celle du 12 au 18 décembre 2022. Elle a permis de constater que plus d’une annonce sur 2 (53%) était non-conforme. Parmi lesdites annonces marquées d’irrégularités :

  • 16% étaient des faux dons
  • 27% mentionnant de faux SIRET
  • 27% affichaient de faux numéros de portées
  • 28% ne comportaient pas les mentions obligatoires

Les races félines les plus concernées par ces non-conformités sont le British Shorthair, le Persan et le Sacré de Birmanie. Du côté des races de chiens, les plus touchées sont l’American Staffordshire Terrier, le Berger Australien, le Border Collie, le Bouledogue Français, le Cane Corso, le Chihuahua, le Dogo Canario, le Labrador Retriever, le Shiba Inu, le Spitz Allemand et le Yorkshire Terrier.

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Le constat dressé par le SNPCC est que le changement promis en matière de lutte contre les annonces illégales de vente d’animaux de compagnie n’a toujours pas eu lieu.

Un fléau qui nourrit celui de l’abandon

L’organisation professionnelle a mis en lien ses chiffres avec ceux d’une autre enquête réalisée par le Centre National de Référence pour le Bien-être Animal en 2020 au sujet des abandons d’animaux de compagnie.

Les résultats des travaux menés par le CNR BEA révélaient que 194 397 animaux avaient été abandonnés au total sur l’année 2020. 86,18% d’entre eux (167 536) n’étaient pas identifiés. Pour le SNPCC, ces animaux abandonnés et non identifiés sont le fruit de la reproduction ayant lieu chez les particuliers qui produisent ainsi des portées de chiots et de chatons « sous forme de travail dissimulé ».

Le syndicat les pointe du doigt en soulignant leur contribution au phénomène de l’abandon et à l’augmentation du nombre d’animaux que les refuges, déjà saturés ou à la limite de leur capacité pour la plupart, doivent prendre en charge.

Il fustige, par ailleurs, la plateforme Le Bon Coin dont la démarche de vérification des annonces est jugée insuffisante. Le SNPCC explique, par exemple, que bon nombre d’annonces frauduleuses détectées par les éleveurs ayant pris part à l’enquête finissent par être republiées telles quelles.

Il demande à ce titre que « la publication d’annonces de vente soit réservée exclusivement aux sites spécialisés, avec un contrôle très strict des annonces ».

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Pour le SNPCC, cette pratique, qu’elle avait d’ailleurs déjà dénoncée 10 ans plus tôt, constitue une menace à la fois pour le bien-être animal et le travail des éleveurs qui ont pignon sur rue. Il fait remarquer que 83,40% des animaux identifiés le sont par des non professionnels et sont cédés illégalement à titre gratuit ou onéreux. Ce qui représente tout de même près d’un million et demi de chiens et de chats.

Cela a évidemment des répercussions sur le secteur, le privant de milliers d’emplois entre éleveurs et salariés.

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La nécessité de mettre en place des mesures urgentes et concrètes

Le syndicat attend du gouvernement des actions concrètes, notamment l’organisation d’une campagne de sensibilisation à la stérilisation. Il a, par ailleurs, saisi la Première Ministre, Mme Elisabeth Borne, pour l’inviter à se pencher sur la problématique de la surpopulation et de l’abandon d’animaux.

« Il est impératif de prendre des mesures face aux annonces illégales aux abandons, à la concurrence déloyale, aux pertes fiscales et aux pertes d’emplois causés par la production de chiens et de chats aux mains des particuliers, estime le SNPCC. Il est temps de réagir ! »

Parmi les propositions qu’il formule figurent les suivantes :

  • Instaurer une obligation de déclaration des animaux de compagnie en mairie, assortie d’une preuve de leur identification, sauf pour les éleveurs professionnels détenteurs d’un SIRET
  • Utiliser l’amende pour les propriétaires d’animaux non identifiés pour financer les campagnes de sensibilisation et les programmes de stérilisation

3 commentaires

  • Invité

    Invité a écrit : 25/05/23

    Bonjour, Non à l'obligation de déclaration des animaux de compagnie en mairie. La majeure partie des propriétaires d'animaux respecte la loi. Pourquoi lui imposer cette contrainte administrative ? Ce serait un "flicage" de plus. Ne sommes-nous pas suffisamment répertoriés dans toute sorte de liste au quotidien ? La méthode du bâton n'est pas la bonne. Où est-ce juste un moyen de récupérer des fonds ? JB

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  • Invité

    Invité a écrit : 25/05/23

    il y a tellement à faire dans ce domaine !!!

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  • Invité

    Invité a écrit : 27/05/23

    Merci à Woopets pour cet article qui conforte les demandes récurrentes des refuges et associations de protection animale : identification déjà obligatoire
    mais oeu respectée surtout pour les chats , stérilisation, des anilaux non lof, élevages illégaux, annonces frauduleuses (,LBC est champion dans ce domaine et ignore souvent la dénonciation des annonces frauduleuses), amendes pour abandons. Je rajouterai la création d'un fichier à disposition de la police et des refuges où seraient consignée l'identité des personnes responsables d'abandons sauvages, de maltraitances ou d'actes de cruauté sur animaux. Plutôt qu'une déclaration en mairie certes vertueuse, mais très contraignante pour les communes.sans véritables moyens pour les controler. Espérons que gecrapport engendrera de nouvelles mesures plus strictes pour le bien être animal.

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