Une fiabilité de 97% pour les chiens détecteurs du virus Covid-19 et ses variants d'après l'étude de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort

L’école vétérinaire d’Alfort a dévoilé ce mercredi les derniers résultats de l’étude sur le programme Nosaïs. La détection de Covid-19 par les chiens offre une fiabilité de 97%. Des chiffres qui dépassent les espérances du Dr Grandjean et de son équipe.

Illustration : "Une fiabilité de 97% pour les chiens détecteurs du virus Covid-19 et ses variants d'après l'étude de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort"

Le niveau d’efficacité des chiens entraînés pour la détection du virus responsable de la Covid-19 dépasse les attentes des scientifiques qui portent le projet. Les derniers résultats de l’étude sont, en effet, plus que probants, comme l’a annoncé le Pr Dominique Grandjean dans un entretien publié ce mercredi 19 mai sur la chaîne YouTube et la page Facebook de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.

Enseignant-chercheur à l’EnvA, celui qui est à la tête du programme Nosaïs-Covid19 depuis plus d’un an, se félicite des performances réalisées par ces canidés.

Des conclusions obtenues grâce à une étude de grande ampleur, menée en collaboration avec l’AP-HP (Assistance publique hôpitaux de Paris), avec les soutiens de la région Île-de-France et de l’Agence régionale de la Santé Île-de-France, et sous tutelle du ministère de l’Agriculture. Elle avait été effectuée sur une période de près d’un mois et avec la participation de 335 personnes qui se sont fait dépister.

Parmi celles-ci, 109 étaient positives d’après le test de référence (RT-PCR). Le test olfactif canin a débouché sur une sensibilité de 97% et une spécificité de 91%. Rappelons que la sensibilité est déterminée sur des patients reconnus malades grâce au test de référence (RT-PCR en l’occurrence), alors que la spécificité l’est sur les patients reconnus non malades.

« La démonstration est faite que ça marche »

Les chiens devaient renifler les compresses de prélèvements faits sur les aisselles des patients, disposées dans des cônes d’olfaction. Ils ont appris à « marquer » la présence du virus en adoptant une posture bien définie ; en s’asseyant, par exemple.

« Je dirais que ça dépasse nos espérances, très sincèrement », déclare le Pr Dominique Grandjean au sujet de ces résultats. Il ajoute que ces derniers vont même au-delà des exigences de la haute autorité de santé en matière de tests de dépistage.

« La démonstration est faite que ça marche », poursuit le spécialiste dans la vidéo, où on peut voir quelques-uns de ces chiens à l’œuvre. On découvre ainsi les Bergers Belges Malinois Joye et Oxmo des SDIS 60 et 78, Jinko le Groenendael (Service Départemental d'Incendie et de Secours des Yvelines également), ainsi que leur congénère émirati, un autre Malinois venu de Fujaïrah et répondant au nom d’Allo.

Un potentiel énorme pour le chien de détection médicale

« Une vraie fierté » pour le Pr Grandjean, qui précise toutefois qu’il y a encore beaucoup de travail à faire et que le projet ouvre de nouveaux horizons. L’équipe continue de travailler sur la détection des nouveaux variants ; les chiens Nosaïs sont déjà capables de marquer ceux britannique, sud-africain et brésiliens, et seront probablement en mesure d’en faire de même avec le très redouté variant indien. Des efforts sont déployés dans ce sens.

Parmi les prochaines étapes du programme figure également le passage à la détection sur les masques portés par les personnes, mais aussi directement sur ces dernières. On peut ainsi envisager l’examen olfactif des canidés sur des files de gens dans les lieux fréquentés : gares, stations, aéroports, universités, évènements…

A lire aussi : Le serment de Bolo : Comment ce chien abandonné est passé du refuge à la police (vidéo)

L’avenir du projet Nosaïs-Covid19 semble donc très encourageant. L’Organisation mondiale de la santé y croit d’ailleurs énormément et y apporte son soutien depuis plusieurs mois. Au-delà du virus qui sévit actuellement dans le monde, l’OMS et l’équipe du Pr Grandjean espèrent élargir le rôle de la détection par les chiens à d’autres maladies infectieuses ou graves.

1 commentaire