Une étude révèle que la domestication des chiens en a fait des êtres instinctivement attirés par l'humain

L’aptitude et le besoin de communiquer avec l’humain sont innés chez le chien, suggère une nouvelle étude. D’après ses auteurs, qui ont comparé les réactions de chiots à ceux de jeunes loups élevés par l’Homme, cette tendance a été favorisée par la domestication.

Illustration : "Une étude révèle que la domestication des chiens en a fait des êtres instinctivement attirés par l'humain"

Même s’ils n’ont eu que très peu d’échanges avec les humains, les chiens sont instinctivement attirés par ces derniers et capables d’interpréter leurs gestes. C’est ce que révèle une nouvelle étude dont les conclusions ont été publiées ce lundi 12 juillet dans la revue scientifique ScienceDirect.

Les travaux en question ont été dirigés par Hannah Salomons, du département d’anthropologie évolutive à l’Université Duke en Caroline du Nord. Les tests ont consisté à observer les comportements, en présence de personnes familières et étrangères, de louveteaux élevés par l’Homme et ceux de chiots n’ayant eu que des interactions limitées avec des gens.

Elle a permis de constater que les jeunes chiens, malgré la rareté de leurs échanges avec les humains, surpassent largement les petits loups quand il s’agit d’approcher quelqu’un d’inconnu ; ils l’ont fait 30 fois plus que les louveteaux. En outre, ces chiots ont approché les personnes familières 5 fois plus que ne l’ont fait les jeunes loups.

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Clive Wynne, spécialiste du comportement canin à l’Université d'État de l'Arizona, n’a pas participé à l’étude, mais l’a commentée. Pour lui, le résultat cité plus haut est « de loin le plus clair de l’article », et le qualifie de « puissant et significatif ».

Dans le cadre de ces recherches, les réactions d’un groupe de 37 louveteaux ont été comparées à celles de 44 chiots, majoritairement des Retrievers. Des jeunes loups qui ont eu de fréquentes interactions avec l’humain quasiment dès leur naissance. Certains ont même dormi aux côtés de volontaires. Quant aux petits chiens, ils n’ont eu que des contacts rares et restreints avec l’Homme jusqu’à l’âge de 8 semaines. Ils ne côtoyaient que leurs mère, frères et sœurs.

Les chiots doués pour l’interprétation des gestes humains et les échanges de regards, même en n’ayant eu que peu d’interactions

Les 2 groupes ont ensuite été exposés à des personnes et des objets qu’ils connaissaient, puis à de parfaits étrangers. Pour tester leurs réponses, les chercheurs ont soit pointé du doigt des friandises cachées, soit placé un petit bloc de bois à côté d’une cachette pour la désigner. Les chercheurs ont remarqué que les chiots suivaient le doigt pointé ou le bloc de bois 2 fois plus souvent que les louveteaux. Ils avaient également 2 fois plus de contacts visuels avec les humains. Des échanges de regards qui duraient en moyenne 4 secondes, contre 1 seconde et 47 centièmes pour les petits loups.

L’attitude des uns et des autres en voyant venir des humains a également été étudiée. « Quand je suis entrée dans l'enclos des loups pour la première fois, ils couraient tous dans un coin et se cachaient », rapporte ainsi Hannah Salomons. Par la suite, à mesure qu’ils apprenaient à la reconnaître, les louveteaux avaient simplement tendance à l’ignorer. De leur côté, les chiots réagissaient de manière bien plus enthousiaste à chacune de ces visites, notamment en remuant la queue, en léchant le visiteur et en jappant.

L’impact de la domestication sur les chiens serait surtout émotionnel

Pour Hannah Salomons et ses collègues, la principale conclusion à en tirer est que les chiens « sont nés avec cette aptitude à comprendre qu'une personne essaierait de communiquer avec eux ». Quant à leurs cousins loups, « ils n'avaient pas cette tendance. Il ne leur viendrait pas vraiment à l'esprit qu'une personne essaierait de les aider », poursuit-elle.

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Ce qui amène aussi les scientifiques à penser que l’impact de la domestication sur le cerveau du chien pourrait être plus émotionnel que cognitif. Cette étude les conforte également dans leur certitude que la domestication a « modelé » ces animaux en en faisant des êtres intéressés par l’humain de manière innée.

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