"Leur odorat est une voie à explorer" confie une chercheuse suisse qui forme des Braques Français contre un scarabée envahissant dans les vignes et pelouses
Dévoués, intelligents et dotés d’un flair hors pair, certains chiens se voient confier des missions étonnantes, parfois bien loin de celles auxquelles on les associe habituellement. En Suisse, 2 Braques Français pourraient bientôt devenir les grands protagonistes de la lutte contre un insecte ravageur.

L’odorat puissant des chiens et la détermination qui les caractérise lorsqu’ils ont une mission à mener, qu’ils assimilent souvent à un jeu, font d’eux de redoutables alliés lorsqu’il s’agit de lutter contre des organismes nuisibles. On l’avait déjà vu avec Ivor, spécialisé dans la traque d’un champignon menaçant 150 espèces de plantes, ou encore ses congénères chargés de détecter les œufs de mouches-lanternes tachetées qui s’attaquent aux vignobles et forêts nord-américains.
Plus récemment, ce sont les aptitudes d’un duo de Braques Français à flairer un insecte dévastateur qui ont été évaluées en Suisse, rapportait le site de la RTS.
Répondant aux noms de Chiara et Ultimo, ces chiens sont prêts à être en première ligne de la lutte contre la prolifération du scarabée japonais (Popillia japonica), “l'ennemi des pelouses à l'anglaise et des vignes”.
La Suisse a été marquée par 2 vagues de destruction d’étendues végétales au cours de l’année 2025, en particulier dans le sud italophone. En cause, la survie des larves de scarabées japonais favorisée par les fortes pluies de l’été 2025, d’après Cristina Marazzi, responsable du Service phytosanitaire du canton du Tessin.
Contre un tel phénomène, la solution traditionnelle consiste employer un produit phytosanitaire, mais son “utilisation excessive (ou même non autorisée) [...] entraînera sûrement des conséquences plus graves encore que la présence du scarabée japonais lui-même”, indique Cristina Marazzi, qui soutient le recours à “des voies à explorer, des alternatives” telles que celle proposée par Aline Lüscher.
Des larves détectées jusqu’à 20 cm sous terre
Cette dernière est chercheuse à l'Université des sciences appliquées de Zurich et a développé, dans le cadre de son mémoire de master, une technique basée sur l’odorat canin.
Ses amis Chiara et Ultimo ont été spécifiquement entraînés à flairer les larves de Popillia japonica enfouies sous terre, et ce, jusqu’à 20 cm de profondeur.
Un journaliste de RSI a d’ailleurs eu droit à une petite démonstration réalisée par l’un des chiens ; celui-ci a réussi à identifier le seul contenant où se trouvait la larve parmi les 6 proposés.
La prochaine étape de leur évaluation doit avoir lieu sur le terrain, mais pour cela, “il faut des autorisations de la part de la Confédération”, précise Aline Lüscher. Ultimo et Chiara, eux, n’attendent qu’une chose : pouvoir se mettre au travail.

Par Kheireddine Ayari
Rédacteur web
Féru de sport et amoureux des chiens depuis sa tendre enfance, Kheireddine est arrivé dans la rédaction web en 2008 un peu par hasard, porté par son amour des mots. Ayant grandi aux côtés d’un Boxer nommé Ulysse et partagé 12 belles années de sa vie avec Kalash, croisée Berger Allemand, il est plus que ravi d’écrire sur le merveilleux univers des animaux de compagnie.
Aucun commentaire