La dermite estivale chez le cheval

Dermatite des équidés, dermite estivale récidivante des équidés, gale d’été… autant de noms pour parler d'une même pathologie : la dermite estivale. Difficile à traiter, la dermite estivale est une maladie allergique qui, heureusement, n’est pas contagieuse. Véritable fléau, cette maladie cause de terribles souffrances aux chevaux qui en sont atteints. En étant très rigoureux, il est pourtant possible de l’éviter. Petit tour d’horizon de la dermite estivale pour mieux appréhender cette maladie de peau.

Illustration : "La dermite estivale chez le cheval"

Définition de la dermite estivale

Ânes, poneys et chevaux, tous peuvent être atteints de dermite estivale un jour ou l’autre. La dermite estivale est une maladie saisonnière qui ne touche toutefois que les chevaux âgés d’au moins 2 ans. Du fait de sa saisonnalité, la maladie survient tous les ans au printemps et atteint son pic en été. Elle apparaît chaque année de manière plus intensive que l’année précédente.

La maladie ne connaît pas de frontières et s’attaque aux chevaux du monde entier. Une exception tout de même pour les chevaux qui vivent sur le littoral et ceux qui sont situés à 800m d’altitude au moins : les insectes responsables de la pathologie y vivent en moins grand nombre. Les chevaux sont donc moins atteints par la dermite estivale dans ces zones géographiques.

Quelles sont les causes de la dermite estivale chez le cheval ?

La dermite estivale est provoquée par des piqûres d’insectes (moustiques, taons…) qui déclenchent de violentes démangeaisons chez les chevaux atteints. Qui sont les principaux responsables de la dermite estivale ? Nous avons nommé... le moucheron de type culicoïde. Ce moucheron ne survit que lorsque les températures sont supérieures à 12°C, autrement dit sur une période allant de mars à octobre en moyenne. En mordant les chevaux, ces moucherons libèrent dans leurs organismes des toxines contenues dans leur salive. Ce sont ces toxines qui sont fortement allergisantes pour les chevaux.

Certains équidés sont prédisposés à la dermite estivale comme les poneys, certaines races de chevaux comme le frison ou le pur-sang, et les chevaux qui sont souvent sujets aux allergies. Parfois une alimentation trop riche en protéines ou un manque d’activités physiques peut conduire à une plus grande sensibilité aux insectes et donc à la dermite estivale.

En réalité, l’Homme est l’un des facteurs de développement de la dermite estivale. En ayant domestiqué les chevaux, nous avons créé chez eux des faiblesses et des allergies qu’ils n’avaient pas à l’état sauvage. Ne pas entretenir suffisamment un box paillé, ne pas renouveler l’eau régulièrement et nourrir de la même manière en hiver qu’en été sont finalement des facteurs qui affaiblissent nos chevaux et qui sont une porte d’entrée aux parasites. En voulant les protéger, on les rend finalement plus sujets aux allergies et donc à la dermite estivale.

Quels sont les symptômes de la dermite estivale ?

Quand un cheval est atteint de dermite estivale, on ne peut pas se tromper : les symptômes sont très clairs.

La première chose qui doit vous alarmer ? Une crinière et une queue abîmées suite à un grattage intense. Les crins sont ébouriffés et cassés. Si la maladie prend davantage d’ampleur, vous pourrez aussi constater des zones abîmées au niveau de la tête, des oreilles et de la croupe.

Les piqûres provoquent des démangeaisons qui poussent le cheval à se gratter sans cesse. La conséquence ? L’apparition de plaies qui vont suinter, voire saigner et qui peuvent s’infecter. Lorsque les blessures s’infectent, le cheval peut développer des squames et des ulcères. Un cheval atteint de dermite estivale semblera plus anxieux et plus fatigué que d’habitude. Une légère perte de poids peut aussi être observée.

Un cheval peut présenter ces symptômes tout au long de l’année. Néanmoins, en règle générale, ils disparaissent l’hiver pour revenir au printemps suivant, parfois de manière plus prononcée.

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D’autres pathologies comme l’onchocercose ou la gale sarcoptique présentent des symptômes très similaires. Pour vous assurer qu’il s’agit bien d’une dermite estivale, vous pouvez tester la sensibilité de votre cheval aux insectes saisonniers par le biais d’une prise de sang. Une sensibilité confirmée peut laisser entendre qu’il s’agit bien d’une dermite estivale. Le seul moyen de s’en assurer est toutefois de procéder à une biopsie cutanée.

Peut-on empêcher l’apparition de la dermite estivale ?

Pour éviter à votre cheval d’avoir une dermite estivale, il n’y a qu’une solution : lutter contre les insectes responsables de la maladie.

La première chose à faire est de limiter les contacts de votre cheval avec ces insectes. Pour cela, mettez-le au paddock aux heures les plus fraîches de la journée, voire même la nuit ! A l’état naturel, le cheval est d’ailleurs un animal qui a une réelle activité nocturne. Raison de plus pour le sortir à ce moment-là.

Evitez les pâtures à proximité des points d’eau qui sont un endroit idéal au développement des larves d’insectes. Supprimez autant que possible les supports sur lesquels votre cheval pourrait se gratter pour éviter une infection en cas de lésion.

Pour limiter le risque de piqûre, équipez votre cheval d’une couverture anti-insectes. Si votre région est très sujette aux moucherons culicoïdes, il n’est pas nécessaire de mettre la couverture 24h/24. Mettez-lui plutôt en fin de journée et jusqu’au coucher du soleil : c’est le moment où ces insectes sont les plus actifs. Mettre une couverture à longueur de journée peut faire transpirer votre cheval et provoquer d’autres inflammations de la peau. En complément, vous pouvez aussi appliquer un répulsif naturel sur votre cheval et traiter son box et les écuries contre les insectes.

Si vous donnez à votre cheval une alimentation trop riche en protéines, réduisez sa ration journalière : c’est un facteur de risque.

Traiter la dermite estivale chez le cheval, c’est possible ?

Malheureusement, il n’existe pas encore un traitement qui soit capable de stopper totalement une dermite estivale. Néanmoins, en plus des mesures préventives à prendre, il est possible de réduire les démangeaisons ressenties par le cheval et de traiter les lésions si elles apparaissent.

Le vétérinaire pourra prescrire des antihistaminiques et des antibiotiques pour limiter les réactions allergiques de votre cheval. Parfois des corticostéroïdes pourront être conseillés pour réduire l’inflammation, mais ce n’est pas une solution viable sur le long terme dans la mesure où elle est un gros facteur de risque pour la fourbure.

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Si le cheval présente déjà des lésions, il faut y appliquer une solution calmante et un antiseptique, en particulier lorsqu’elles suintent. N’hésitez pas à utiliser une pommade cicatrisante pour aider la peau à se régénérer.

La phytothérapie, l’homéopathie et les huiles essentielles sont des remèdes naturels qui peuvent aussi jouer un rôle important dans votre lutte contre la dermite estivale. L’huile de cade, par exemple, présente un double intérêt. D’une part, elle repousse les insectes grâce à son action répulsive. D’autre part, elle a des propriétés antiseptiques, calmantes et cicatrisantes qui peuvent fortement améliorer le confort d’un cheval atteint de dermite estivale.

Quel que soit le « traitement » privilégié, une fois que le diagnostic de la dermite estivale a été posé, il faut aller vite pour empêcher le développement de la maladie qui peut stopper la pousse du poil sur les zones touchées.

1 commentaire

  • Invité

    Invité a écrit : 14/04/23

    Bonjour, j'ai une jument dermiteuse et nous sommes aujourd'hui situées sur un mont à environ 340 m d'altitude. je n'ai pas de problème de dermite ici en Haute Saône à cette hauteur là. Par contre lorsqu'elle a fait un séjour au club en plaine, elle s'est faite attaquée et les démangeaisons ont réapparue. Pour votre information. Cordialement. Pascale

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