La reproduction chez le furet

La reproduction de votre furet n’est pas une décision anodine. On n’opte pas pour cette voie sans avoir de bonnes raisons (adoptants potentiels, acheteurs, envie d’agrandir la famille). Toute autre reproduction se veut « dangereuse » pour la survie même des furetons, qui naîtront dans un environnement où il n’y a pas de place pour eux. Nous vous conseillons d’anticiper au mieux ce choix.

Illustration : "La reproduction chez le furet"

Votre furette peut donner la vie à une quinzaine de furetons en moyenne par an, dans des conditions optimales. En effet, chaque portée (2 au maximum par an) peut atteindre 8 jeunes.

Cependant, la reproduction chez votre furette n’est pas un acte à prendre à la légère. Cette volonté de la faire se reproduire peut, dans certains cas, mal se passer (maladie, décès). Dans les autres, c’est une véritable source de bonheur, même s’il faut bénéficier d’une place importante pendant la période du sevrage.

Le choix du furet pour la reproduction

Le couple de reproducteurs est très important. Il sera le garant de la génétique de vos furetons, mais également de la pureté de l’espèce. Surtout, ce choix est déterminant dans la couleur des nouveau-nés, dans la robustesse de leur santé également. Évitez de reproduire des furets malades ou victimes de tares.

Au cours de la gestation, le comportement de la future mère peut évoluer. Ne vous affolez donc pas si cette dernière se montre plus vive, voire quelque peu agressive. Par ailleurs, nous vous conseillons d’informer au mieux les futurs acquéreurs (origine, sevrage, qualité de vie…).

La fécondation, à partir de quand ?

Votre furet devient pubère entre 6 et 12 mois. À partir de là, femelle comme mâle peuvent se reproduire. On remarque cette puberté par le fait que votre furet commence à sentir très fort. En effet, c’est lié à la croissance des glandes sébacées.

Votre furette sera constamment en chaleur pendant plusieurs mois, jusqu’à une potentielle saillie. Cependant, la période de reproduction dépend essentiellement de la photopériode. C’est-à-dire qu’elle a lieu de janvier à juillet dans l’hémisphère nord, et de juillet à décembre dans l’hémisphère sud. En effet, la reproduction est liée à l’allongement des jours.

C’est à ce moment-là que les testicules des mâles sont prêts. Il va être en rut, va sentir très fort, arborera un poil plus gras et marquera pleinement son territoire. Il pourrait même essayer de « monter » sur tout ce qui lui passe sous la patte, quelle que soit l'espèce, ainsi que devenir agressif avec les autres mâles.

Votre femelle connaîtra également un changement de comportement. Elle sera peut-être plus « pot de colle » et son excitation grandira forcément.

Une femelle en chaleur trop longtemps, ce n’est pas bon

Attention, votre furette ne doit pas rester en chaleur constamment pendant plus d’un mois. Elle risquerait de développer un hyperœstrogénisme, qui est la conséquence d’une sécrétion d’hormones en excès par les ovaires, des hormones qui viennent ralentir le fonctionnement de la moelle osseuse. Dès lors, surgit une aplasie médullaire.

Si votre femelle est en chaleur et que vous percevez une perte de poils, une anémie, de la fatigue ou une perte d’appétit, rendez-vous immédiatement chez votre vétérinaire. Si vous ne destinez pas votre furette à la reproduction, il est conseillé de la faire stériliser (vers l'âge de 6 mois minimum).

Reconnaître un mâle d’une femelle

C’est parfois intéressant de savoir comment reconnaître un mâle d’une femelle. Cela permet de toujours vérifier que l’on ne vous balade pas.

Ainsi, à première vue, la femelle est plus petite et plus mince que le mâle. Au niveau des organes génitaux, on remarque que le pénis est éloigné de l’anus et des testicules. En revanche, comme chez de nombreux animaux, la vulve est assez rapprochée de l’anus. On peut aussi remarquer quelques petites mamelles sur le ventre de la femelle.

La saillie

Dans un premier temps, le rapprochement s'opère par les odeurs, le marquage urinaire et les sécrétions vaginales laissées çà et là. Lorsque le mâle s'approche de la femelle, il va renifler les organes génitaux de cette dernière et la suivre. Le furet peut se montrer bavard au cours de cette rencontre.

Recevez les conseils de Woopets en vous inscrivant à la newsletter

Le rituel d'accouplement peut paraître brutal. En effet, le mâle saisit la femelle par le cou et la traîne. Des cris et des couinements peuvent se faire entendre. Si la femelle est prête, elle se laissera faire. À l'inverse, elle saura le faire comprendre au mâle et le repoussera. Pendant la saillie, il convient de ne pas déranger le couple. L'accouplement peut durer de 30 minutes à 3 heures, avec des temps de repos.

Pensez à noter la date durant laquelle a eu lieu l'accouplement, afin de présumer le moment de la mise bas. L'ovulation chez la femelle a lieu entre 30 et 40 heures après l'intromission. Enfin, ne la laissez pas plus de 48 heures avec le mâle.

La gestation

La gestation dure généralement 42 jours, soit environ 6 semaines. Il faudra attendre le 30e jour pour observer une différence de morphologie chez votre furette. À partir de là, installez-la dans un endroit calme, toujours séparée du mâle, voire des autres femelles (si vous en avez).

Veillez à ce qu'elle ne se blesse pas, ne tombe pas et à ce qu'elle s'alimente correctement. Sa cage doit être appropriée, éloignée de tout passage intempestif. Elle ne devra pas prendre de risque en grimpant à droite et à gauche. Seules quelques sorties quotidiennes à l’extérieur de sa cage sont recommandées, sous votre regard attentif.

Quelques jours avant la mise-bas, la future maman va préparer un nid avec de la paille, des poils, voire des bouts de tissus. À l'approche du jour J, elle se montrera peut-être plus agressive, nerveuse, stressée. Elle sera éventuellement plus agitée et son appétit diminuera.

La mise-bas

La mise-bas de votre furette est un processus qui réclame du calme et de la patience. En règle générale, elle n’a besoin d’aucune aide. Soyez toutefois prêt à bondir sur votre téléphone pour joindre votre vétérinaire en urgence. Laissez tranquille votre furette qui pourrait, en cas de stress, manger ses nouveau-nés.

Il faut quelques heures pour que tout se déroule à la perfection, la durée varie en fonction du nombre de petits. Votre furette se chargera elle-même de couper le cordon ombilical de ses jeunes, de manger leur placenta et de les nettoyer. Puis, une fois que la mise-bas est terminée, elle se chargera de les protéger dans le nid spécialement construit pour eux.

Une urgence intervient à partir du moment où le 42e jour est dépassé, où les pertes de votre furette sont brunes ou rouges, si les contractions ne donnent aucun résultat probant.

L’abandon ou l'infanticide chez la femelle furet

Il n’y a guère plus maternelle qu’une furette. Cependant, il peut arriver, dans certains cas, qu’elle abandonne, voire même qu'elle mange ses bébés. Ce n'est pas qu’elle ne les aime pas, mais c’est la conséquence de plusieurs causes :

A lire aussi : Les blessures chez le furet

  • Votre furette est stressée, elle panique.
  • Elle sent un danger pesé sur ses furetons et préfère les tuer elle-même.
  • Elle est allée trop loin pour arracher le cordon ombilical. C’est un accident.
  • Vous avez manipulé les furetons et votre furette ne sent plus son odeur.

Par la suite…

À la naissance, les nouveau-nés sont aveugles, sans dents et n'arborent qu’un fin duvet. Les furetons les plus précoces commencent à se déplacer doucement et à goûter à de la nourriture semi-solide (bouillie, par exemple) au bout de la troisième semaine. C’est le début du sevrage et le début de toutes les attentions de votre part.

À partir de ce moment-là, leur mère commence à moins s'en occuper et vous devez leur apprendre à faire leurs besoins dans un bac à litière dédié. Votre mission consistera également à parfaire leur éducation à la propreté, ainsi que leur socialisation.

Les furetons sont sevrés vers 8 semaines.

En résumé

En apparence, la reproduction du furet se fait en toute simplicité. C’est le cas si aucun obstacle ne vient perturber ce processus. La reproduction n’est pas un choix par défaut. Vous devez avoir de bonnes raisons de cheminer sur cette voie.

Attention à ce que votre femelle ne soit pas en chaleur trop longtemps, au risque de mettre sa vie en jeu ! Puis, à l’issue de la copulation, la gestation d’une quarantaine de jours débouche sur une mise-bas classique et sur un sevrage qui prendre environ 7 à 8 semaines.

1 commentaire