Allergies aux chats : des chercheurs auraient découvert plusieurs méthodes pour les éradiquer !

Adorer les chats et y être allergique est un dilemme que vivent de nombreuses personnes. Ces dernières sont obligées de s’adapter et de subir les réactions suscitées par l’allergène incriminé : yeux qui piquent, nez qui coule… Aux Etats-Unis et dans d’autres pays, on travaille actuellement à développer des solutions novatrices à ce problème.

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Les gens ne sont pas allergiques aux chats à proprement parler, ni à leurs poils. C’est une protéine appelée Fel d1 qui provoque cette allergie. Elle se dépose sur la peau de l’animal, ses squames (peaux mortes), ses poils, sa salive, son urine ou encore les poussières. C’est donc à travers les « voyages » de ces supports que la protéine allergène circule d’un endroit à un autre.

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Cette Fel d1 est produite par tous les chats, mais à des niveaux extrêmement variables. C’est pourquoi certains chats sont dits « hypoallergéniques ». Chez certains félins, on trouve 5 microgrammes de Fel d1 par gramme de poil, tandis que chez d’autres, ce taux peut atteindre les 2000 microgrammes. Par ailleurs, on ignore encore aujourd’hui quel est le rôle que tient la protéine Fel d1 dans l’organisme du chat, et si toute action menée sur celle-ci pourrait affecter la santé de l’animal.

La plupart des solutions existantes agissent non pas sur le fond du problème, mais sur les symptômes. Il s’agit principalement d’antihistaminiques, d’immunothérapies et de désensibilisation. Les nouvelles approches, en revanche, se concentrent sur la protéine Fel d1, comme l’explique cet article de Science News, qui en cite quelques unes en cours de développement.

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Immunothérapie à effet plus long

L’une d’elles consiste à mettre au point une immunothérapie renforcée. Concrètement, il s’agit de développer une substance conférant à la personne une tolérance à l’allergène pouvant durer jusqu’à un an. Elle n’aura donc pas à se faire vacciner fréquemment, comme c’est le cas avec les immunothérapies actuelles.

Ce projet, baptisé CATNIP, est conduit par un groupe de recherche financé par le réseau américain Immune Tolerance Network.

Dans anticorps bloquant l’action de Fel d1

De son côté, la société Regeneron Pharmaceuticals, basée à Tarrytown dans l’Etat de New York, base sa démarche sur des anticorps spécifiques à la protéine Fel d1. Pour faire simple, lesdits anticorps s’accrochent à l’allergène et en bloquent l’action avant que le système immunitaire de la personne n’y réagisse.

Le principal avantage de ce procédé, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’attendre que le corps humain génère naturellement les anticorps, puisqu’ils sont produits en laboratoire et donc « prêts à l’emploi ».

« Masquer » la protéine allergène pour que le système immunitaire ne la reconnaisse pas

D’autres laboratoires cherchent à modifier la protéine Fel d1 aux « yeux » du système immunitaire humain pour que celui-ci ne la reconnaisse pas et ne déclenche donc pas de réponse.

C’est l’approche adoptée par un groupe de chercheurs au Purina Institute, à Saint Louis dans l’Etat du Missouri. Ils ont réussi à produire des croquettes pour chat, Purina ProPlan Live Clear, contenant une protéine agissant sur la Fel d1 active dans la salive du félin pendant qu’il la mange.

Ladite protéine, issue de l'oeuf, neutralise l'allergène, dont la présence est alors sensiblement réduite sur les poils et les squames du félin. Une étude a, en effet, fait état d'une réduction de l'ordre de 47% dès la 3e semaine d'administration. Cependant, ce mécanisme n’empêche pas le chat de produire la protéine. Au Purina Institute, on ne cherche justement pas à supprimer la Fel d1 car, comme nous l’avons vu plus haut, on n’en connaît pas encore l’utilité et la fonction dans l’organisme du chat. L'approche est présentée comme sûre et respectueuse de l'animal et de sa physiologie naturelle.

Les croquettes pour chat Purina ProPlan Live Clear ont été lancées en juin dernier en Europe.

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En Suisse, le laboratoire HypoPet et des chercheurs à l’Université de Berne collaborent à la mise au point d’un vaccin qui inciterait le système immunitaire du chat à générer des anticorps ciblant ses propres protéines Fel d1. Là encore, l’objectif est de faire en sorte que le système immunitaire humain ne reconnaisse pas l’allergène.

Elever spécifiquement des chats « hypoallergéniques »

Enfin, la dernière piste évoquée consiste à se tourner vers les chats présentant de faibles niveaux de Fel d1, mais il paraît aujourd’hui bien difficile, voire impossible de les élever spécifiquement. C’est la conclusion à laquelle Tom Lundberg, éleveur de Sibériens dans l’Oregon (Nord-ouest des Etats-Unis). Depuis des années, il s’employait à « produire » des chats hypoallergéniques, étant lui-même allergique.

De génération en génération, il a méticuleusement mesuré les niveaux d’allergènes Fel d1 chez ses chats et s’est rendu compte qu’on ne pouvait jamais être certain d’obtenir une portée de chatons 100% hypoallergéniques, même en faisant s’accoupler un chat et une chatte qui le sont.

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Il a donc décidé de vendre ses chatons en ajustant leurs prix à leurs niveaux d’allergènes. Ainsi, ses jeunes Sibériens présentant les plus faibles taux de Fel d1 (1 microgramme par gramme de poil) sont les plus chers, étant proposés à 5200 dollars (4400 euros environ). Sachant que seul 1 chat sur 15, dans cet élevage, sont classés dans cette catégorie.

Enfin, l’entreprise Indoor Biotechnologies tente de développer un chat ne produisant pas de Fel d1 du tout. Elle s’appuie pour cela sur un outil génétique, une enzyme spécialisée appelée CRISPR/Cas9. Cette dernière pourrait leur permettre de supprimer les 2 gènes responsables de la production de Fel d1 chez le chat, appelés Ch1 et Ch2. L’enjeu, pour Indoor Biotechnologies, est aussi de s’assurer que cette solution ne comporte aucun danger pour la santé du chat.

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