Troubles respiratoires, cérébraux, dermatologiques : une nouvelle étude attire l’attention sur l’évolution inquiétante de la santé des Carlins

Une étude réalisée au Royaume-Uni révèle que le Carlin souffre aujourd’hui de problèmes de santé si graves qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de la race. Elle souligne, entre autres, les difficultés respiratoires et les troubles cérébraux que rencontrent actuellement les Pugs.

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La direction que prend le développement des races brachycéphales est pointée du doigt depuis des années déjà. En Norvège, par exemple, un tribunal a prononcé, début 2022, l’interdiction de l’élevage de Bulldogs Anglais et de Cavalier King Charles Spaniels dans le pays, invoquant les problèmes de santé dont ils souffrent et qui sont liés notamment à la brachycéphalie.

Plus récemment, c’est une nouvelle étude qui vient souligner les troubles médicaux affectant l’une de ces variétés canines à face plate les plus populaires, à savoir le Carlin. Ses conclusions ont été publiées hier, mercredi 18 mai, dans le journal BMC Medicine, rapportait la BBC. Des travaux qui ont été dirigés par Dan G. O’Neill, professeur au Royal Veterinary College au Royaume-Uni.

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Lors de ces recherches, la santé de 4308 Carlins avait été comparée à celle de près de 22000 chiens d’autres races. Les scientifiques ont ainsi constaté que les Pugs présentaient près de 2 fois (1,9) plus de risques de souffrir annuellement d’au moins une maladie par rapport aux autres chiens.

Le syndrome brachycéphale constitue le trouble associé au risque le plus élevé chez le Carlin. Ce dernier est 54 fois plus susceptible d’en souffrir que ses congénères appartenant à des races différentes.

« Ils sont obligés de respirer par la bouche »

Des données qui ont été commentées par le Dr Myfanwy Hill, chirurgienne vétérinaire à l’Université de Cambridge. La spécialiste compare la respiration des Carlins, marquée par l’étroitesse des voies aériennes, au fait d’essayer de « respirer avec une paille de très petit calibre ».

« En réalité, ils sont obligés de respirer par la bouche, car ils ne peuvent pas le faire efficacement par le nez », poursuit-elle. La chirurgienne vétérinaire qui explique, en substance, que les difficultés éprouvées par les Pugs proviennent aussi du rétrécissement progressif de leur crâne, alors que le reste du corps n’a pas autant rapetissé. Ce qui fait que « leur cerveau se retrouve écrasé dans une boîte trop petite », indique le Dr Hill.

Des troubles respiratoires et cérébraux, donc, mais ce ne sont pas les seuls maux qui touchent le Carlin de nos jours. Ils sont également d’ordre dermatologique, et ces derniers surviennent surtout sur la face de l’animal. « Ils ont plus de peau que ce dont ils ont besoin par rapport à la taille de leur visage », d’après le Dr Hill, ce qui favorise les infections. Elle évoque, par ailleurs, la queue courte et en boucle caractérisant la race, et qui est en fait « une vertèbre malformée », pouvant donner lieu à des hernies discales.

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A l’inverse, l’étude révèle que les Carlins sont moins exposés que d’autres races canines à des troubles tels que le souffle cardiaque, l’agressivité et les blessures.

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« Nous devons nous assurer qu'ils vivent longtemps, heureux et en bonne santé »

« Nous savons à présent que plusieurs de ces problèmes de santé graves sont liés à la forme corporelle extrême des Carlins que de nombreux humains trouvent si mignonne », explique Dan O’Neill. Pour le professeur, il est essentiel de « se concentrer sur la santé du chien plutôt que sur les caprices du propriétaire lorsque nous choisissons le type de chien à posséder ».

De son côté, le Dr Myfanwy Hill ne veut pas blâmer les gens qui adoptent des Carlins ou, plus globalement, des chiens brachycéphales en ayant de bonnes intentions. Elle leur recommande de surveiller la santé de leurs compagnons en accordant une attention particulière aux symptômes de difficulté respiratoire (halètement excessif, respiration très bruyante…), la protection contre la chaleur et le contrôle du poids.

« Les animaux ont leurs propres pensées et sentiments. Et nous devons nous assurer qu'ils vivent longtemps, heureux et en bonne santé », conclut-elle.

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