Hugo Clément et le Référendum pour les animaux : "La défense des animaux est l'une des attentes sociétales prioritaires des Français"

Le journaliste et fervent défenseur de la cause animale, Hugo Clément, est l'un des principaux instigateurs du "Référendum pour les animaux" lancé le 2 juillet 2020. Epaulé par de grands chefs d'entreprise comme Xavier Niel, Marc Simonicini et plusieurs associations d'envergure, il entend agir concrètement pour la défense de tous les animaux. Face à une réponse politique trop souvent absente, il entend faire bouger les lignes grâce à une proposition de loi proposant 6 mesures phares. Hugo Clément nous a accordé un entretien pour expliquer le rôle des Français et des instances politiques afin que l'initiative du référendum aboutisse.

Illustration : "Hugo Clément et le Référendum pour les animaux :

Hugo Clément, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Hugo Clément : Je suis journaliste et j’ai réalisé des reportages et des émissions consacrés à l’environnement. Depuis quelques années, je me suis engagé dans le combat environnemental et la défense des animaux.

Justement, quelle est l'origine de votre engagement en faveur de la cause animale ?

H.C. : Pendant très longtemps, comme beaucoup de Français, je ne me sentais pas concerné. J’avais pris l'habitude de manger beaucoup de viande et de poisson, mais je ne m'étais jamais vraiment intéressé à l'envers du décor. Aujourd'hui, cela fait 4 ans que je suis devenu végétarien.

C’est à travers mon métier de journaliste et mes reportages que j’ai été amené à faire des enquêtes sur l’élevage industriel, le braconnage et la destruction du milieu naturel. Petit à petit, j’ai été sensibilisé à ces questions. J’ai pu constater de mes propres yeux les problématiques que cela soulève. J’ai aussi rencontré sur le terrain des gens qui se battaient pour cela, et c’est devenu, la thématique principale que je traite à travers mon travail. Elle me tient à cœur et j’estime que c'est la plus importante actuellement.

C’est d’ailleurs pour moi le plus grand défi auquel on fait face aujourd’hui : défi climatique et biodiversité.

Cela fait aussi partie de vos valeurs personnelles ?

H.C. : Dans mon métier, le professionnel et le personnel se mêlent, car nous sommes très souvent sur le terrain en reportage. On est touché, on est changé par ce que l’on voit. Ce combat pour l’environnement, la nature, les animaux, j’y crois au plus profond de moi-même aujourd’hui. J’ai envie de mettre en lumière ces combats à travers mon travail.

J’attire également l’attention des gens sur les combats qui me semblent importants à travers les réseaux sociaux.

Comment est venue l’idée du référendum et comment y avez-vous pris part ?

H.C. : L’idée de base vient de Xavier Niel (patron de Free) qui, au cours d’un déjeuner avec Marc Simoncini (fondateur de Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (entrepreneur et PDG français), se sont posés la question de ce qu’ils pourraient faire concrètement pour aider la cause animale.

Ils se sont rendu compte qu’il y avait cet outil-là (NDLR : le référendum), qui n’avait jamais été utilisé sur cette question. Ils m’ont ensuite contacté pour savoir ce que j’en pensais. J’ai immédiatement répondu que c’était une super idée et qu’il fallait foncer. Nous avons réuni les associations (environ une quarantaine aujourd’hui), un collectif de personnalités, puis on a travaillé avec Jennifer Bierna (communicante spécialiste de la question politique) pour tout mettre en place.

Nous avons lancé cette initiative citoyenne « Pour ou contre l’amélioration du bien-être des animaux ». Dès le lancement, on a très vite rencontré une forte adhésion populaire avec des milliers de gens qui se sont rapprochés de nous pour récolter des signatures. On a déjà 117 parlementaires. C'est bien plus que nécessaire pour lancer le processus. J'ai d'ailleurs très bon espoir que d’ici quelques semaines, quelques mois tout au plus,nous atteindrons les 185 parlementaires nécessaires pour pouvoir lancer ce projet et permettre aux Français et aux Françaises de s’exprimer sur cette question.

A ce propos, un sondage IFOP relayé par Caniprof le mardi 28 juillet 2020, montre clairement l'adhésion des Français à votre projet, puisque 73% sont favorables à l'organisation d'un référendum sur les droits des animaux !
H.C.
: Le sondage de ce matin est très intéressant à cet égard là. Non seulement le soutien de tous les Français est massif pour avoir un référendum, et quand on rentre dans les détails, c’est encore plus fort en milieu rural qu’en milieu urbain, dans les catégories dites populaires que dans les catégories aisées…

On se rend donc bien compte que le cliché assimilant la cause animale à un combat de bobo parisien, ce qui est souvent mis en avant par les partisans des chasses les plus cruelles par exemple, est totalement faux. Tous les camps politiques sont en faveur de l’organisation de ce référendum (NDLR : 87% sympathisants écologistes, 88% sympathisants RN). La cause animale tient à cœur à tous les Français. Il y a une attente sociétale qui est très forte, au-delà des clivages, mais la réponse politique est quasi nulle aujourd’hui. Il est temps de combler ce fossé et d’enfin écouter l’opinion publique sur la question animale. Profitons de cette occasion unique d’un sujet qui rassemble tous les Français pour faire avancer ce projet.

Autre élément intéressant dans cette étude : près de 1 électeur sur 2 irait voter, ce qui n’est pas toujours le cas lors des élections classiques...

H.C. : Ce chiffre dépasse largement les autres questions auxquelles les Français ont été sollicités via un référendum. Cette problématique est l'une des attentes sociétales prioritaires pour nos concitoyens aujourd’hui. Il faut absolument que le monde politique y réponde pour éviter de creuser davantage le fossé entre les représentants politiques et la population.

Comment ont été choisies les propositions qu'il contient ?

H.C. : On avait 2 critères :

  • Des mesures qui sont soutenues par une large majorité des Français afin de ne pas cliver la société ;
  • Des mesures qui impactent un très grand nombre d’animaux : c’est le cas puisqu’avec nos 6 mesures, c’est près de 1 milliard d’animaux concernés chaque année.

On aurait évidemment pu ajouter énormément de propositions, mais c’est un texte de loi, on ne peut donc pas être exhaustif. Les Français doivent voter pour ou contre le texte de loi dans son ensemble. Ces 6 mesures permettent de rester cohérent tout en étant réalisables.

Selon le sondage IFOP, cette initiative est soutenue massivement par les Français avec des personnalités aux profils très variés (militants de la cause animale, politiques, chefs d'entreprises,...). Etes vous surpris par cet engouement ?

H.C. : Je pense que cela fait plusieurs années que c’est une question importante pour les Français. Il y a déjà eu d’autres sondages sur la question animale qui donnaient les mêmes tendances : les Français et les Françaises s’opposent aux pratiques qui font du mal aux animaux, que ce soit l’élevage intensif, la chasse à courre, l’expérimentation animale quand cela n’est pas nécessaire…

Ce n’est pas nouveau. Malheureusement, c’est la réponse politique en face qui est trop faible, et ce quelque soit les gouvernements qui se succèdent, ils ne répondent jamais vraiment à cette attente sociétale.

Sur les 6 mesures que l’on propose avec ce référendum, la France est très en retard par rapport à nos voisins européens. Il est temps que cela bouge et que la société civile s’empare de cette question en s’exprimant de manière démocratique. Le référendum est là pour ça.

Quand vous parlez de pays européens qui sont plus en avance que nous, vous pensez auxquels en particulier ?

H.C. : Il y a mille exemples :

  • Sur la question de la chasse à courre : c’est déjà interdit en Allemagne et en Grande-Bretagne, où la tradition de la chasse à courre était bien plus forte que chez nous.
  • Sur la question des élevages de fourrure : les Pays-Bas sont en train de les interdire alors que chez eux l’enjeu économique est bien plus important que chez nous.
  • Sur la question des cirques avec animaux : l’Italie, la Roumanie, la Hongrie, la Finlande les ont déjà interdits.
  • Sur l’expérimentation animale : la France est le pays en Europe qui expérimente le plus sur les animaux y compris des expérimentations qui ne sont pas nécessaires au niveau médical et qui pourraient se faire autrement. Prenons l’exemple de l’Allemagne qui, il y a quelques années expérimentaient sur 1M d’animaux de plus que nous. Ils ont depuis investi dans les méthodes alternatives, ils ont réduit les expérimentations sur les animaux aux cas strictement nécessaires. Aujourd’hui, la France est passée devant eux.
  • Sur la question de l’élevage en cage : il y a aussi beaucoup de pays européens qui ont interdit ces pratiques-là.

Il est vraiment temps que la France rattrape son retard et n’ait plus à rougir de ce que l’on propose aux animaux.

Si vous aviez eu l'opportunité de faire 10 propositions, lesquelles auriez-vous ajoutées ?

H.C. : Nous pourrions très facilement arriver à 60 mesures pour mettre fin aux pratiques qui font du mal aux animaux. Nous avons vraiment ciblé celles qui font consensus et qui impacteraient le plus le bien-être animal.

Vous êtes quelqu’un de très engagé au quotidien, subissez-vous des menaces et comment les gérez-vous ?

H.C. : On a l’habitude de recevoir des menaces plus ou moins explicites des personnes qui défendent ces pratiques. Ce n’est pas étonnant, car certains d’entre eux, pas tous évidemment, ne savent répondre que par la violence et la menace. Ils ont été habitués pendant des décennies à ce que ce genre de pression fonctionne.

Ce sont des lobbys très organisés qui pendant des années ont eu l’exclusivité de l’écoute au niveau politique et n’ont jamais été inquiétés dans leur pratique. Paradoxalement, la majorité de l’opinion publique est contre leurs pratiques depuis très longtemps. Là, ils voient que la majorité de la population a envie de reprendre en main ces questions et de donner son avis démocratiquement, à travers le vote ! Il y en a donc certains qui ne supportent pas cette remise en cause de leur hégémonie.

Woopets a récemment sorti une enquête sur les Français et leurs animaux et le dilemme des vacances d’été. Près de 3,5 millions de Français seraient prêts à adopter un animal dans les prochains mois. Ce serait une opportunité de réduire le nombre d'animaux aujourd'hui trop nombreux en refuges. A ce sujet, quel message souhaiteriez-vous passer à ceux qui souhaitent adopter un animal de compagnie ?

A lire aussi : Ce courageux chien au passé difficile sort timidement de sa cage pour attraper un jouet dans sa nouvelle maison (vidéo)

H.C. : Je n’ai pas d’animal de compagnie donc je ne me sens pas forcément le plus légitime pour adresser un message sur cette question-là.

Je pense que ce qui vaut pour les animaux de compagnie l’est pour tous les animaux. Il n’y a pas de raison de mieux traiter un chat, un chien, qu’un cochon ou une vache.

Tous les animaux (de compagnie, d’élevage, sauvage …) méritent le respect, qu’on les traite tels qu’ils sont, c’est-à-dire des êtres sensibles qui ressentent la douleur, les émotions, l’empathie, le deuil (…). Ce ne sont pas des objets que l’on peut prendre quand on a envie et laisser quand on n’en veut plus. Ce ne sont pas des jouets, mais des êtres sensibles et à ce titre ils méritent d’être respectés.

Propos recueillis par Perrine Jost

7 commentaires

  • Invité

    Invité a écrit : 06/08/20

    je voudrai savoir les prix car il est deja compris sans mon assurance maison

      Répondre   Signaler


  • Pitch a écrit : 06/08/20

    Soyons nombreux à commenter sous la vidéo YouTube pour le R.I.P . Et surtout très nombreux à nous inscrire sur le site : referendumpourlesanimaux.fr !

      Répondre   Signaler


  • Invité

    Invité a écrit : 06/08/20

    Oui il faut soutenir Hugo Clément et se battre avec lui.

      Répondre   Signaler


  • Invité

    Invité a écrit : 06/08/20

    Je suis médecin vétérinaire et fait partie de l'inspection vétérinaire pour lutter contre la maltraitance des animaux. Les personnes qui veulent un animal doivent savoir que c'est un être vivant et pas un jouet pour enfants ou un objet que l'on jette. Personnellement j'ai ma Fondation Animal Protection. Alors réfléchissez avant de prendre un compagnon à 4 pattes ils on un cœur, même un grand cœur.

      Répondre (1)   Signaler

    Pascale POTIT a écrit : 07/08/20

    Bonjour, Pour une solidarité vétérinaire propriétaire d’animaux http://chng.it/QgTJtXKk Merci de SIGNER et PARTAGER la pétition pour les animaux avec vos contacts sur les réseaux sociaux, pour RÉDUIRE la TVA des frais vétérinaires. Pour plus d’animaux, identifiés, stérilisés, soignés et moins d’abandons. Aucune pénalité sur les tarifs vétérinaires. Cordialement

      Répondre   Signaler


  • Invité

    Invité a écrit : 06/08/20

    je soutient hugo clement la cruaute animaliere me revolte marre de tout ses massacres stop

      Répondre   Signaler


  • Invité

    Invité a écrit : 07/08/20

    Xavier Niel un gros pollueur qui veut se donner bonne conscience

      Répondre   Signaler


  • Image de profil