« Après 96 ans d'existence, la CNDA entame un virage décisif » : entretien avec Sabine Fghoul, nouvelle présidente de Défense de l'Animal

Le saviez-vous ? Chaque année, les associations et les refuges indépendants de la Confédération Nationale – Défense de l’Animal (CNDA) accueillent plus de 200 000 animaux ! Cette grande association reconnue d’utilité publique vient de souffler ses 96 bougies. Premier réseau de protection animale en France, cet organisme est bien décidé à tenir son rôle d’acteur majeur de la protection animale. Comment ? Pour le savoir, découvrez notre interview exclusive de Sabine Fghoul, présidente de la CNDA.

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Combien d’associations de protection animale et de refuges indépendants adhèrent à Défense de l’Animal ? Qu’est-ce qui les réunit ?

Défense de l’Animal réunit 270 structures indépendantes, soit environ 1 200 salariés et plus de 3 000 bénévoles. Il s’agit du premier réseau de protection animale en France.

Jusqu’à récemment, elle servait principalement à aider financièrement les refuges à travers des dons et des legs. Comme elle est reconnue d’utilité publique, ils sont entièrement exonérés de prélèvement fiscal.

Les legs demeurent notre pilier historique, mais depuis la mise en place d’une nouvelle équipe dirigeante en février 2024, nous lançons diverses actions pour créer un véritable réseau et porter la voix des associations et des refuges indépendants français.

Quelle est la raison d’être de Défense de l’Animal ?

L’un de nos principaux objectifs est d’aider les associations et les refuges indépendants à sauver les animaux, mais aussi à surmonter la crise économique. La « SPA » parisienne touche 690 fois plus de dons que Défense de l’Animal, alors que nous réunissons 3 fois plus de refuges. Puisque nous sommes inconnus du grand public, les flux de générosité vont toujours au même endroit…

Notre deuxième grande mission concerne la bientraitance des animaux. Œuvrer à une telle cause, c’est œuvrer pour une société meilleure. Fini, les campagnes anxiogènes : nous souhaitons désormais véhiculer un message positif, qui montre le travail extraordinaire effectué au quotidien par les bénévoles et le personnel des structures indépendantes pour le bien-être animal.

Mon plus grand souhait ? Que la Confédération, qui connaît les animaux, leurs besoins et les lois, devienne le porte-voix des associations et des refuges indépendants de France.

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Sabine Fghoul, présidente de Défense de l’Animal (photo : Christophe Boulair, pour la CNDA)

À l’heure actuelle, quelles sont les plus grandes difficultés rencontrées par les associations et les refuges indépendants de France ?

La première concerne les finances. L’explosion des coûts vétérinaires, de l’alimentation et de l’énergie constituent pour tous les acteurs de la cause animale des sujets particulièrement préoccupants.

La deuxième tient au niveau alarmant d’abandons canins et de prolifération féline : les associations et refuges sont au bord de la rupture ! À l’été 2023, les administrateurs ont conduit une réflexion en profondeur afin d’engager l’action de la Confédération au plus près du terrain, en proximité rapprochée avec l’ensemble des associations confédérées.

Quelles sont les bonnes raisons de rejoindre votre réseau en tant qu’association ou refuge ?

Les bonnes raisons de rejoindre la Confédération se résument sous la forme de nos 4 « F » :

Fédérer les associations de protection animale et les refuges indépendants de France pour partager les meilleures pratiques, se serrer les coudes et se sentir soutenus. Notre objectif est de passer de 270 à 400 adhérents d’ici au 16 mars 2028, date anniversaire des 100 ans de la Confédération.

Financer ces structures grâce aux dons et aux legs reçus grâce à la générosité du public. Par sa structure juridique adaptée, la Confédération reçoit et gère la distribution de ces fonds, au bénéfice des refuges et donc de la cause animale. De plus, elle dispose d’un fonds de secours, dont les modalités d’accès viennent d’être simplifiées, qui permet de venir en aide urgente à des refuges en grande difficulté. En 2023, la Confédération a versé 400 000 € à de nombreuses associations dans le besoin.

Former les membres de notre réseau : le 8 avril 2024, nous avons inauguré notre académie, un formidable outil de formation au service des associations. Déjà nous proposons des webinaires métier qui réunissent régulièrement nombre d’acteurs de la cause animale au cours de visioconférences, auxquelles ils assistent en direct ou en différé selon leurs disponibilités.

Faire-savoir auprès des médias et du grand public le formidable engagement de toutes celles et tous ceux qui se mobilisent quotidiennement, au sein des refuges, pour venir en aide aux animaux.

Pouvez-vous nous citer quelques actions phares liées à ce grand projet ?

Depuis novembre 2023, nous avons modernisé notre magazine, et créé la webradio des refuges, qui permet à nos membres de communiquer entre eux. La Confédération a également lancé des webinaires interactifs les deuxième et troisième vendredis du mois, de 14h à 17h, sur le droit animalier et la gestion des associations, entre autres.

De plus, nous ouvrons le 8 avril 2024 une académie en ligne pour permettre aux associations d’accompagner la formation de leurs salariés et bénévoles. Cet outil va aider à la professionnalisation des acteurs de la cause animale à les accompagner dans leurs démarches de certification au sein de notre réseau (ACACED, notamment), mais aussi à sensibiliser les équipes d’enquêteurs bénévoles aux questions liées à la maltraitance animale.

Enfin, la Confédération travaille sur la création d’un numéro d’appel aux dons par SMS ; d’une centrale d’achats nationale pour aider les refuges à réduire leurs frais de fonctionnement ; ainsi que d’un CSE pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés des refuges.

Comment le grand public peut-il vous soutenir ?

Premièrement, en parlant de Défense de l’Animal autour d’eux, notamment aux acteurs de la protection animale de leur ville. Dans notre magazine, vous trouverez une page militante pouvant être découpée et remise aux structures indépendantes : elle contient un QR code, qui leur permet de candidater à la Confédération.

Deuxièmement, en faisant un legs auprès de leur notaire ; ou un don au refuge de leur choix (voire directement à la Confédération) via notre page dédiée (www.defensedelanimal.fr/jedonne).

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Quel souhait formuleriez-vous non seulement pour le futur de la Confédération, mais aussi et plus largement pour celui de la cause animale ?

J’aime dire que « l’union fait la force ». Notre équipe est plus mobilisée que jamais pour que Défense de l’Animal devienne la référence en matière de protection animale en France.

En effet, la CNDA n’est pas une « simple » association, elle est aujourd’hui une filière en plein développement. Après 96 ans d’existence, elle entame un virage décisif pour coller au plus près avec les attentes de notre société qui exige et exigera toujours davantage que nous soyons mobilisés au service de la cause animale afin que cessent les maltraitances, encore trop nombreuses malheureusement. C’est la mission que je porte avec toute l’équipe qui m’entoure et les associations qui œuvrent sur le terrain.

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