Inflation : le cri du cœur des associations de protection animale qui essayent de se maintenir à flot

Depuis un certain temps, le terme « inflation » est scotché sur pratiquement toutes les lèvres et apparaît dans pléthore de titres journalistiques. « Tête d’affiche » mal-aimée des propriétaires de boules de poils, elle inquiète également les associations de protection animale. Woopets a recueilli le témoignage des bénévoles de Cats’Ionne et de Sauve qui puce, toutes les 2 basées en région Grand Est.

Illustration : "Inflation : le cri du cœur des associations de protection animale qui essayent de se maintenir à flot"

Le rayon dédié aux produits animaliers est rongé par une véritable gangrène financière. Comme l’a révélé France Bleu le mois dernier, les articles ont augmenté de 15 % en un an. L’alimentation de nos compagnons à 4 pattes connaît même une hausse de 18 % sur un an. Sans surprise, l’ascension fulgurante des prix pèse sur le budget des ménages. Toutefois, elle donne également des sueurs froides aux « petites » associations de protection animale.

« L’inflation entraîne une précarité plus importante. Les propriétaires d’animaux peuvent rencontrer des difficultés pour leur acheter de la nourriture et les faire soigner, les frais vétérinaires peuvent chiffrer très vite. Cela peut engendrer des abandons et aussi de la maltraitance par négligence… », explique Fanny Vincent au micro de Woopets, présidente de Cats’Ionne, un organisme récent qui a permis le nourrissage d'une cinquantaine de matous libres en 2022.

« Nous retrouvions déjà régulièrement des chats à la rue en très mauvais état, car leurs propriétaires n’ont pas pu ou voulu subvenir à leurs besoins. Cette situation tend à s’aggraver, d’autant plus qu’un nombre encore trop important d’adoptants ne font pas stériliser ni identifier leurs animaux », poursuit notre interlocutrice.

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© Cats'Ionne

« Concrètement nous, associations de protection animale, sommes sollicitées pour des prises en charge alors que les refuges sont déjà pleins et les familles d’accueil saturées », conclut-elle.

Quant aux adoptions, elles sont en recul. Pour Fanny Vincent, certaines personnes privilégient les chatons « gratuits », apparaissant dans les petites annonces, mais qui ne sont pas forcément en règle. « Ce sont eux que l’on retrouve quelque temps après dehors, parfois à l’agonie, car un chat domestique n’arrive pas toujours à survivre à l’épreuve de la rue », déplore-t-elle.

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© Sauve qui puce

Des factures vétérinaires difficiles à payer

Les croquettes de nos acolytes touffus ne sont pas les seules à subir une flambée des prix : les soins vétérinaires se retrouvent dans le même panier. « Le souci, c’est que les tarifs augmentent et qu’il nous manque de l’argent pour subvenir aux besoins des loulous », nous a confié Eva, cogérante de Sauve qui puce, qui a sauvé 20 félins domestiques de conditions de vie déplorables, en janvier.

Infection rénale, giardiose, asthme… la plupart des rescapés traînent de lourds problèmes de santé. « À l’heure actuelle, il nous faut surtout des dons financiers pour payer les factures vétérinaires », a-t-elle déclaré.

L’enchaînement de la période Covid et la crise économique s’avèrent « préjudiciables pour les associations recevant moins de dons alimentaires et pécuniaires », comme l’a fait remarquer Fanny Vincent. « Nous manquons de tout, d’argent, de familles d’accueil, de nourriture, de bras, de solutions de stockage pour le matériel de sauvetage », a renchéri cette dernière.

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© Cats'Ionne

Hymne à la solidarité

Les bénévoles essayent par tous les moyens de garder la tête hors de l’eau, notamment en organisant des collectes, en communiquant de manière efficace sur les réseaux sociaux et en augmentant leur visibilité. Yoann Latouche, expert animalier et fondateur de l’agence YLG, invite les structures en difficulté à « toquer à la porte » des grands organismes, tels que la SPA, les fondations Assistance aux Animaux, Brigitte Bardot ou encore 30 Millions d’Amis.

« Aujourd’hui, ce ne sont même plus des appels à l’aide, mais tout bonnement des refuges qui vont fermer en raison de l’impossibilité de payer la nourriture et les actes vétérinaires », a-t-il révélé à l’équipe rédactionnelle de Woopets.

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© Sauve qui puce

Pour ce passionné des petites bêtes, les membres du public possèdent un réel atout dans leur poche. Le premier geste « qui ne coûte rien à personne » ? Partager les cris d’alarme et les annonces d’adoption.

Celles et ceux ayant du temps à consacrer à la cause animale sont invités à adhérer à des organismes proches de chez eux. Nettoyage des box, promenades, communication… Il existe des myriades de missions possibles, dont certaines sont recensées sur la plateforme Solidarité Peuple Animal créée par Katia Renard, rédactrice en chef du célèbre magazine 30 Millions d’Amis.

Enfin, la moindre enveloppe sera toujours la bienvenue. « 50 centimes, quelques euros… Chacun donne selon ses moyens, estime Yoann Latouche, sur Facebook, 60 000 internautes me suivent. S’ils reversaient tous un euro par mois aux associations, cela changerait la vie ! »

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Comme l’a écrit le poète britannique William Wordsworth : « Ces petits gestes, anonymes et oubliés, emplis de gentillesse et d'amour, sont la meilleure partie de la vie d'un homme. » À méditer.

Chez Woopets, la communauté se mobilise afin d'aider les associations à collecter des croquettes pour leurs pensionnaires canins et félins. Pour en savoir plus sur les clics solidaires, rendez-vous ici. Vous souhaitez donner une seconde chance à une boule de poils ? Découvrez notre outil dédié à l'adoption en suivant ce lien.

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