Bernard Werber, auteur de "Sa majesté des chats", prévoit un avenir dans lequel les chats sont rois

A Montréal, le journaliste niçois Emmanuel Khérad a rencontré pour France Inter l’écrivain toulousain Bernard Werber pour une interview fort intéressante sur le thème du chat. Un animal qui lui tient à cœur et qui est au centre de plusieurs de ses ouvrages : « Demain les chats », « Sa majesté des chats », « L’Encyclopédie du savoir faire relatif et absolu des chats », « La Planète des chats »*.

Le romancier de 58 ans a livré sa vision de l’avenir des chats, après avoir analysé sa place dans les sociétés passées et présentes.

Il évoque notamment la fin de l’hégémonie égyptienne au 6^e siècle avant notre ère, provoquée par les chats. Ou plutôt, pour être plus précis, par leur utilisation de la part de l’ennemi numéro 1 du royaume des pharaons à l’époque : les Perses. En -525, ces derniers auraient, en effet, attaché des chats vivants sur les boucliers de leurs soldats pour empêcher les archers égyptiens de leur tirer dessus, eux qui vénéraient les félins. Une stratégie évidemment cruelle, mais qui aurait précipité la défaite de l’Egypte et son invasion par l’armée de Cambyse II, qui aurait ensuite massacré les chats un peu partout dans l’empire déchu.

A travers l’histoire, le chat a réussi à fasciner, séduire et se rendre utile à chaque fois qu’il arrivait dans un pays, rappelle l’écrivain. Cela a été le cas au Japon en l’an 1000, ainsi que sur les mers du monde entier, l’animal ayant gagné sa place sur les bateaux en protégeant des nuisibles les vivres entassés dans les cales. Ce qui a accéléré leur dispersion sur les différents continents au fil des siècles.

Bernard Werber a également abordé la question de l’intelligence du chat, exprimant son désaccord avec le classement animalier selon lequel ce dernier n’occuperait que la 8^e place. Une hiérarchie basée, selon lui, sur des critères beaucoup trop « humains » et qui ne prendrait pas en compte des aptitudes pourtant importantes chez le chat, comme la vision nocturne et les capacités auditives favorisées par la mobilité de ses oreilles.

Enfin, Bernard Werber se montre optimiste lorsqu’il en vient à la place du chat dans la société de demain. Il s’appuie sur l’augmentation de la population féline observée au sein des foyers français au cours des 30 dernières années, passant de 8 à 13 millions. A l’inverse, il y a moins de chiens auprès des ménages de l’Hexagone (8 millions en 1990, 5 millions de nos jours, d’après ses chiffres).

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Pour l’écrivain, le futur appartient aux chats « parce qu’on n’a pas besoin de les promener et qu’ils vivent en appartement », mais aussi parce qu’ils possèdent « une capacité magique à apaiser l’homme » et que les propriétaires de félins « vivent en moyenne 20% de temps en plus », citant une étude réalisée par des chercheurs américains.

*Ed. Albin Michel