L'association PETA attaque en justice l'American Kennel Club pour des standards de races jugés dangereux
Certaines caractéristiques physiques, devenues emblématiques chez des races de chiens populaires, sont aujourd’hui dans le viseur de PETA. L’organisation américaine de défense des animaux accuse une célèbre fédération canine d’encourager des standards de beauté qui nuiraient gravement à la santé des chiens. Une plainte a été déposée.

L’association américaine de protection animale PETA (Pour une Ethique dans le Traitement des Animaux) a annoncé avoir engagé une action légale contre l’American Kennel Club (AKC), rapportait Consumer Affairs le jeudi 10 juillet. Le motif de sa plainte est que les standards établis par la plus importante fédération canine des Etats-Unis pour certaines races seraient de nature à favoriser des traits physiques nocifs pour la santé et le bien-être des chiens.
5 races sont concernées : le Bulldog (Anglais, Américain, Continental...), le Bouledogue Français, le Carlin, le Shar-Pei et le Teckel. Pour les 3 premières, c’est la brachycéphalie (face plate, nez court) qui est mise à l’index. Cette caractéristique serait à l’origine de troubles respiratoires importants, rendant difficiles des activités basiques telles que la course, le jeu et même l’alimentation.
Dans sa plainte déposée devant la Cour suprême de l'Etat de New York, PETA s’appuie sur plusieurs études, dont une publiée en 2022 dans le journal BMC Medicine. Dirigées par Dan G. O’Neill, professeur au Royal Veterinary College au Royaume-Uni, ces recherches soulignaient les risques accrus de développer des problèmes de santé et de réduire l’espérance de vie chez les chiens brachycéphales, notamment les Carlins.
En ce qui concerne le Shar-Pei, ce sont les troubles liés aux plis exagérés de la peau qui préoccupent l’association de protection animale. D’après celle-ci, cette caractéristique entraînerait des infections oculaires et auriculaires sévères.
Quant au Teckel, PETA dénonce les problèmes osseux dont souffrent les représentants de cette race en raison de son corps allongé et de ses courtes pattes.
Ce sont autant de particularités morphologiques qui tendraient à s’accentuer au fil des générations, donnant lieu à des malformations, des douleurs chroniques et des décès prématurés chez les animaux en question, estime l’association.
L’AKC rejette les allégations de PETA
« Ces déformations extrêmes n’ont aucun but fonctionnel et existent uniquement pour répondre à un idéal esthétique », insistait PETA dans sa plainte, ajoutant qu’une telle démarche constituait une contradiction vis-à-vis de la mission que se donne l’AKC, à savoir la promotion de la santé et du bien-être des chiens.
L’American Kennel Club a réagi via un communiqué à ces poursuites engagées contre elle par PETA, rejetant les allégations de celle-ci et déclarant qu’il « était et demeure fermement engagé en faveur de la santé, du bien-être et du traitement approprié de tous les chiens ». La fédération canine a également tenu à préciser que ses standards étaient « le fruit de décennies de collaboration avec les vétérinaires et les éleveurs ».

Par Kheireddine Ayari
Rédacteur web
Féru de sport et amoureux des chiens depuis sa tendre enfance, Kheireddine est arrivé dans la rédaction web en 2008 un peu par hasard, porté par son amour des mots. Ayant grandi aux côtés d’un Boxer nommé Ulysse et partagé 12 belles années de sa vie avec Kalash, croisée Berger Allemand, il est plus que ravi d’écrire sur le merveilleux univers des animaux de compagnie.
1 commentaire
Invité a écrit : 2 jours
Mais bien sûr ces pratiques ignominieuses sont à proscrire. Tout comme en France où de mauvais éleveurs font reproduire des chiens de plus en plus brachycephales, minuscules, des adorables boules de poils néanmoins futures clients assidus des vétos. Sans oublier le déchirement terrible l'orsque ces pauvres petits meurent. Ces éleveurs là sont simplement irresponsables qu'ils soient ou non professionnels. A proscrire
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