Vivre 200 ou 300 ans en pleine forme, objectif visé grâce au rat-taupe nu

Le rat-taupe nu intrigue, fascine. Il n’est pas le plus beau à regarder. Ce petit rongeur aux dents démesurées, au corps fripé, connaît un vif intérêt de la communauté scientifique pour des caractéristiques hors du commun, dont une jeunesse éternelle.

Illustration : "Vivre 200 ou 300 ans en pleine forme, objectif visé grâce au rat-taupe nu"

Le rat-taupe nu, originaire d’Afrique, possède une longévité impressionnante. Pourtant, elle ne serait pas si spectaculaire que cela si ce qui l’accompagne ne l’était pas davantage : ces rats conservent une santé incroyable et ne développent quasiment aucun cancer, aucune tumeur ni aucune maladie dégénérative et cardiovasculaire tout au long de leur vie. D’ailleurs, à leur décès, leurs organes sont quasiment comme neufs !

Vera Gorbunova, chercheur à l’Université de Rochester, s’exprime sur ce rat-taupe nu dans un documentaire exceptionnel diffusé sur Arte le 13 janvier dernier : « Ce que je trouve fascinant chez eux, c’est leur longévité. Ils ont la taille d’une souris mais ils peuvent vivre 10 fois plus longtemps, jusqu’à 30 ans et même au-delà. Ils ne tombent pas malades en vieillissant. La santé et la longévité, c’est ce que nous recherchons tous. Nous espérons apprendre beaucoup d’eux. »

Cette longévité s’explique en partie par une génétique bien particulière mais aussi par des conditions environnementales propices et un régime alimentaire très sain. Pourtant, aujourd’hui, les chercheurs en savent encore peu sur ce rongeur qui doit être étudié dans des conditions très particulières, car trop coûteux par le passé.

« Des découvertes décisives à venir en France »

Aujourd’hui, les découvertes s’accumulent. L’une d’elles, concentrée sur les gênes de ménage, explique qu’en vieillissant, les protéines produisent de plus en plus de cellules altérées, qui provoquent la mort cellulaire. Mais chez le rat-taupe nu, des substances éliminent ces déchets toxiques pour les cellules, ralentissant considérablement le vieillissement cellulaire. Ces gênes sont actuellement testées chez la souris avant d’en venir à l’homme. « Notre durée de vie pourrait être allongée grâce à la science, rajoute Vera Gorbunova, mais le plus important est de rester en bonne santé. Si nous pouvions vivre jusqu’à 200 ou 300 ans en restant en pleine forme, ce serait formidable. C’est l’objectif visé dans nos recherches. »

En France, le Dr Frédéric Saldmann de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris évoque une ouverture d’un laboratoire sur ce rongeur en 2018. Il assure que des « découvertes décisives viendront de France d’ici deux ans. » Les superpouvoirs du rat-taupe nu seront-ils bientôt transmis à l’humain ? La route vers l’immortalité est-elle tracée ?

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