L'interdiction des nitrites dans l'alimentation animale, un "coup d'épée dans l'eau" selon la vétérinaire nutritionniste Charlotte Devaux

La décision prise par l’Union européenne d’interdire les nitrites dans les aliments pour animaux fait couler beaucoup d’encre. Le nitrite de sodium, employé comme conservateur et associé à un risque de cancer, n’a pourtant pas été banni des produits destinés à la consommation humaine, notamment la charcuterie.

La vétérinaire nutritionniste Charlotte Devaux a réagi à cette mesure et aux réactions passionnées qu’elle a suscitées. Dans un communiqué paru le 20 décembre, elle a apporté ses éclaircissements à ce qu’elle décrit comme « le plus grand non-évènement de l’année ».

Évoquant la sortie remarquée du député Richard Ramos, qui aurait envoyé un paquet de croquettes sans nitrites au président Macron pour son chien Némo, Charlotte Devaux explique que l’expression « croquettes sans nitrites » n’est ni plus ni moins qu’un pléonasme. En effet, les croquettes étant des aliments secs, contrairement aux pâtées, elles ne comportent pas de nitrite de sodium, car ce dernier n’était déjà autorisé que pour les aliments contenant plus de 20% d’humidité. « Il n’y a jamais eu de nitrite dans les croquettes », insiste l’auteure du podcast à succès « La Truffe dans la Gamelle ».

Par ailleurs, la spécialiste en nutrition animale signale que les nitrites étant des additifs, leur présence doit être mentionnée sur l’emballage et il est donc simple de vérifier cet aspect.

« Un coup d’épée dans l’eau »

Pour Charlotte Devaux, l’interdiction des nitrites dans le petfood est « un coup d’épée dans l’eau ». Elle ne constitue pas une révolution dans le secteur de l’alimentation pour animaux de compagnie dans la mesure où ils y étaient très peu utilisés, la cuisson assurant à leur place la lutte contre les bactéries.

Elle souligne également le fait que les « industriels ne se sont pas donné la peine de renouveler leur dossier de demande d’utilisation comme additifs », car « ils n’en avaient pas une utilité majeure ».

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Cette nouvelle mise au point de Charlotte Devaux intervient quelques jours après celle sur les propos controversés de Jean-Marc Jancovici, concernant l’impact écologique des animaux de compagnie.