Hongrie : Un chasseur tue le chien d'un couple français et jette son corps dans le Danube ?

Le 1er septembre dernier, un couple de touristes français était de passage en Hongrie dans le cadre de leur voyage en vélo à travers l'Europe. Leur chien Mamadou âgé de 2 ans suivait ses maîtres dans sa remorque à vélo sur la fameuse piste cyclable européenne l'Eurovélo6 (connue pour traverser l'Europe de Nantes à la Mer Noire).

Florence et son compagnon Adrien avaient décidé d'emmener avec eux leur chien de berger croisé Border Collie et Beauceron pour ce périple qui devait traverser la Croatie, la Serbie, le Monténégro puis prendre le bateau pour l’Italie, la Sardaigne et la Corse pour enfin rentrer par le Sud de la France.

Malheureusement, cette aventure a pris une tournure dramatique lors de leur passage en Hongrie à 70 km au Sud de Budapest. Après avoir déjà parcouru 2000 kilomètres, le matin du 1er septembre à 8h, le chien Mamadou est abattu par un coup de fusil d'un chasseur "à 280 mètres de notre tente" nous rapporte la propriétaire du chien.

Contre toute attente, le chasseur a pris la fuite en prenant soin d'emmener le corps du chien qu'il venait d'abattre face à une Florence effondrée et en pleurs.

"La police du village a menti pour protéger le chasseur"

Après avoir alerté la police du village, Florence se rend compte qu'il va être difficile d'apporter sa version des faits. D'une part à cause de la barrière de la langue, mais elle sent aussi que la police ne semble pas prête à entendre son témoignage.

" La police du village a menti pour protéger le chasseur et étouffer l'affaire. Ils ont dit que tout était en règle, le chien chassait, il a été tué conformément à la loi et le corps a été dument enterré. Ils ont même inventé qu'il a prévenu la police avant de tirer, que la police est venue sur place avant la mort du chien. Mais, tout est faux !" s'indigne Florence.

7 jours après les faits, le corps de Mamadou est retrouvé dans le Danube...

Après s'être battue pour se faire entendre et faire éclater sa vérité. Florence se résout à quitter la Hongrie pour rentrer en France. L'affaire a été largement diffusée dans le pays, grâce aux réseaux sociaux, puis les relais faits dans la presse hongroise.

Le 7 septembre : c'est le drame ! La propriétaire du chien est contactée par les autorités locales. Le corps d'un gros chien noir a été découvert flottant sur les rives du Danube. Grâce à la puce présente sur le corps du chien, Mamadou a pu être identifié. Le corps de l'animal sera ensuite emmené à l'incinérateur. Aujourd'hui, la maîtresse du chien a pu récupérer les cendres grâce à la fondation Allatvedorseg qui était présente et en contact avec la propriétaire lors de la découverte du corps jusqu'à l'incinération.

Le chasseur avoue finalement ses torts !

Face à ces révélations, le chasseur a été contraint de reconnaître le meurtre du chien. "Il s'agit d'un chasseur professionnel employé par la communauté de communes comme garde-chasse."

La police du comté a donc décidé d'ouvrir une enquête sérieuse. La propriétaire de Mamadou s'exclame : "Des milliers de gens ont douté de mon histoire, mais finalement on a découvert toute la vérité... Aujourd'hui la police du comté travaille très bien. Des rumeurs indiquent que cet homme aurait déjà tué d'autres chiens !"

L'enquête va encore durer encore 1 mois et Florence travaille à distance et en lien étroit avec la police pour la faire avancer. Il faut savoir qu'en Hongrie, la loi autorise de tuer un chien errant s’il est en situation de chasse.

Tout l'enjeu réside à prouver que Mamadou n'était pas en train de chasser. Pour la propriétaire du chien de berger, il n'y a pas de doutes : "Mama était un chien de berger, habitué aux animaux de la ferme, très gentil et sociable, dressé au troupeau. Et Mama n’avait rien d’un chien errant : musclé, poil brillant, mon numéro de téléphone était écrit sur son collier rouge et il était pucé ! Nous étions près d'une ferme, je pense qu'il était attiré par les odeurs...? "

Pour l'heure, l'enquête porte sur tous les chefs d'accusation possibles. C'est le tribunal qui devrait décider d'une peine ou d'un abandon des charges.

"Notre voyage s’est arrêté à la mort de Mama"

Malgré la tristesse, Florence retrouve de la force grâce à l'aide et la solidarité du peuple hongrois qui lui envoie de nombreux messages de soutien.

"Notre voyage s’est arrêté à la mort de Mama. Maintenant, je suis en France, loin des Hongrois qui m'ont tant soutenue. Je dois reprendre une vie normale, mais je ne veux plus travailler dans l'élevage sans mon chien..."

Difficile pour Florence de faire le deuil de son chien fauché en pleine force de l'âge. Le dénouement de l'enquête devrait l'y aider même si elle nous affirme que : "Mama était le petit être qui partageait toutes mes journées, ma vie doit prendre un autre sens !"

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Crédits photos : Compte Facebook de Florence