Les maladies infectieuses chez le chien
Les chiens sont exposés à divers agents pathogènes et donc au risque de contracter une maladie infectieuse. En voici les principales, leurs mécanismes, leurs traitements (lorsqu’ils existent) et les modes de prévention.
Une maladie est dite infectieuse lorsqu’elle est provoquée par la transmission d’un virus, d’un parasite, d’une bactérie, d’un champignon, d’un protozoaire ou de tout autre micro-organisme. Les maladies infectieuses sont plus ou moins contagieuses. Certaines d’entre elles sont transmissibles à l’Homme par contact direct ou par l’intermédiaire de vecteurs variés (moustiques, déjections, etc.). Des traitements existent chez quelques-unes d’entre elles, mais la prévention et la vaccination contre ces maladies demeure toujours la mesure la plus efficace et la plus fiable.
La rage
La rage a quasiment disparu en France grâce aux vaccinations préventives systématiques chez tous les chiens. Zoonose d’origine virale, elle peut ainsi être transmise à l’être humain à la suite d’une morsure par le chien infecté, d’une griffure ou d’un léchage (si la peau est endommagée par une lésion).
Les symptômes apparaissent en moyenne 4 semaines après l’infection. Il s’agit généralement de : fièvre, inflammation locale, modification du comportement du chien, puis dilatation des pupilles, changement de la voix de l’animal, agressivité, convulsions, salivation excessive, insuffisance respiratoire… Tous ces signes peuvent déboucher sur un état comateux, puis la mort.
Il est donc important de faire vacciner son chien contre la rage, au même titre que les autres maladies faisant l’objet de vaccinations systématiques.
La maladie de Carré
Virale et très contagieuse, la maladie de Carré est plus sévère chez les chiots pour lesquels les niveaux d’anticorps transmis par la mère diminuent. La transmission de la maladie de Carré se fait par voie aérienne. Le virus qui en est responsable appartient à la même famille que celui de la rougeole.
Elle se manifeste par des troubles respiratoires (toux, écoulements nasaux), oculaires (écoulements au niveau des yeux), digestifs (diarrhées et vomissements), comportementaux (abattement, perte d’appétit) et dermatologiques (hyperkératose : épaississement de la peau sur la truffe et les coussinets). Des convulsions peuvent apparaître chez certains chiens infectés.
Il n’y a pas de traitement contre la maladie de Carré, mais la vaccination préventive de l’animal et la désinfection de son environnement permettent de l’éviter.
La toux du chenil
La toux du chenil, ou trachéobronchite infectieuse canine attaque l’appareil respiratoire de l’animal. Cette maladie très contagieuse se transmet par le contact rapproché entre les chiens dans des chenils et toutes sortes de rassemblements.
Les chiens âgés et les chiots sont vulnérables face à la toux du chenil, qui est provoquée par différents agents pathogènes : Bordetella bronchiseptica ( Bb ), Virus parainfluenza canin (CPi), Adénovirus 1 et 2 (CAV-1 et CAV-2). Le chien malade émet une toux rauque et sèche. Il est pris d’écoulements nasaux et oculaires, d’éternuements et de fièvre. Fatigabilité et perte d’appétit le gagnent par ailleurs. Le vétérinaire prescrira alors un traitement antibiotique associé à un antitussif.
La parvovirose canine
Virus particulièrement résistant, le parvovirus canin est à l’origine de la parvovirose, qui fait partie des maladies courantes chez les animaux qui n’ont pas été vaccinés. Transmise par l’intermédiaire des déjections canines, elle peut être portée par les parvovirus CPV -2a et CPV -2b.
La parvovirose peut donner lieu à une forme sévère de gastro-entérite : abattement, perte d’appétit, vomissements et diarrhée hémorragique, avec forte déshydratation pouvant entraîner le décès du chien. Puisqu’il n’existe pas de traitement, la prévention est la seule manière de protéger son chien face à cette maladie. Il doit être vacciné dès son plus jeune âge, puis régulièrement tout au long de sa vie.
La leptospirose
Zoonose (transmissible à l’être humain) grave, elle est entraînée par la Leptospira interrogans, une bactérie spirochète qui est transmise par le biais des urines des chiens infectés. Les symptômes liés à cette maladie sont d’intensités variées, allant de l’abattement à l’atteinte du foie ou des reins, en passant par la douleur abdominale. Les cas les plus sévères peuvent déboucher sur la mort de l’animal.
La principale forme de traitement est un antibiotique spécifique, mais les résultats ne sont pas systématiquement au rendez-vous. Dans certains cas très graves, une transfusion sanguine peut, en effet, s’imposer. La prévention, via une vaccination régulière (renouvelée chaque année) concernant les 4 souches de leptospires sévissant en France, permet de protéger le chien efficacement.
La piroplasmose
La piroplasmose, ou babésiose est une maladie parasitaire. Transmise par les tiques, elle est provoquée par un protozoaire (Babesia canis canis) qui s’attaque aux globules rouges. Fatigabilité, fièvre, perte d’appétit et urine de couleur sombre font partie des signes pouvant laisser suspecter une infection de ce type, qui s’accompagne souvent d’une anémie et d’un affaiblissement du système immunitaire du chien infecté.
Le traitement consiste à la fois à agir sur l’anémie et à éliminer le parasite. Le vaccin préventif contre la piroplasmose est associé à la protection de l’animal contre les tiques. Ces derniers doivent être retirés systématiquement au moyen d’un tire-tique, par exemple, et supprimés grâce à des produits antiparasitaires externes (spray, pipette…).
Hépatite de Rubarth
L’hépatite de Rubarth est une maladie virale contagieuse et particulièrement dangereuse, car elle peut tuer le chien en à peine quelques heures. Elle s’attaque au foie, aux reins, mais aussi aux yeux et aux poumons. Comme pour la leptospirose, c’est à travers les urines des chiens infectés qu’elle se transmet d’un animal à un autre.
Elle entraîne une perte d’appétit, de la fièvre, un changement de couleur des muqueuses, une conjonctivite, de la toux, des vomissements et de la diarrhée. Une opacité cornéenne peut également être observée. Là encore, il n’existe pas de traitement. La vaccination préventive est donc le seul moyen de combattre ce virus.
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La leishmaniose canine
La leishmaniose est véhiculée par le phlébotome, un moucheron présent un peu partout sur le bassin méditerranéen et porteur du parasite Leishmania infantum qu’il inocule au chien en le piquant.
La maladie affaiblit considérablement le système immunitaire de l’animal, chez lequel les symptômes peuvent apparaître longtemps après l’infection (plusieurs années parfois). Le chien peut alors perdre du poids et ses poils, surtout autour des yeux, avoir une forte fièvre, souffrir d’anémie ou de troubles oculaires.
Son traitement est à la fois difficile et sans garantie d’efficacité. Sa prévention consiste essentiellement à protéger le chien contre les phlébotomes durant leur période d’activité (mai à septembre), via un collier antiparasitaire, par exemple.
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