Erythrolyse néonatale chez le chat
L’érythrolyse néonatale fait partie des principaux facteurs de mortalité chez le chat nouveau-né. Le chaton nouveau-né de race pure qui en est affecté et chez lequel l’évolution n’est pas fulgurante peut être sauvé.
Dans certains cas, une incompatibilité entre les groupes sanguins de la chatte et d’un ou plusieurs de ses chatons donne lieu à la destruction des globules rouges de ces derniers. Il en résulte une forte anémie chez les jeunes chats concernés, qui peuvent en mourir en quelques heures, voire subitement. On parle alors d’érythrolyse néonatale ou d’isoérythrolyse néonatale du chat.
L’érythrolyse néonatale chez le chat : un problème d’incompatibilité
L’érythrolyse néonatale du chat survient quand il y a incompatibilité immunitaire entre le groupe sanguin de la chatte et celui d’un ou plusieurs chatons dans une portée qu’elle a mise au monde.
On observe cette maladie, fréquemment fatale pour les chatons, quand une chatte de groupe sanguin B s’est accouplée avec un chat mâle de groupe sanguin A. Ici, on a donc un génotype A/A, A/B ou A/AB. Au sein de la portée ainsi engendrée, les chatons peuvent être de différents groupes sanguins et tous ne sont donc pas exposés au risque d’érythrolyse néonatale.
En pratique, les chats de groupe sanguin B représentent 10 % des chats, les 90 % restants correspondant aux chats de groupe sanguin A. Le groupe sanguin B est surtout répandu chez certaines races félines, qui sont donc plus à risque vis-à-vis de l’érythrolyse néonatale.
Ce sont ceux de groupe sanguin A (ou AB) qui sont concernés. Ils voient, en effet, leurs globules rouges attaqués et détruits par les anticorps transmis par leur mère via le colostrum, le lait produit en fin de gestation et durant les premières heures ayant suivi l’accouchement. S’en suit une anémie sévère (anémie hémolytique) pour les chatons en question, certains pouvant décéder rapidement.
Ce phénomène n’a pas lieu lorsque la chatte est de groupe sanguin A et donne naissance à des chatons de groupe sanguin B ou AB.
Que se passe-t-il en cas d’érythrolyse néonatale féline ?
Bien souvent, le ou les chatons nouveau-nés souffrant d’érythrolyse décèdent subitement, sans manifester le moindre symptôme inquiétant.
Dans d’autres cas, leur mort peut survenir en 1 à 3 jours. Ils montrent alors des signes préoccupants : apparition de petites taches cutanées de couleur rouge à violacée (pétéchies), coloration pâle des muqueuses, ne tètent plus, affaiblissement, urine de couleur sombre, « jaunisse » (ictère)…
Les chances de survie sont généralement plus élevées chez les chatons nouveau-nés sujets à l’érythrolyse et que l’on a rapidement retirés à leur génitrice. Mais ces derniers peuvent également présenter des symptômes tels que des nécroses au bout des membres et de la queue.
En règle générale, dès qu’il y a mort subite ou précoce (1 à 5 jours) au sein d’une portée de chatons, on est amené à suspecter l’érythrolyse néonatale. Des examens doivent donc être réalisés pour confirmer ou infirmer cette piste : typage sanguin de la chatte et de ses chatons, tests biochimiques.
Des races à risque
Certaines races de chat sont plus exposées que d’autres à l’érythrolyse néonatale. On observe ainsi une prévalence significative chez les variétés félines suivantes (liste non exhaustive) :
Traitement et prévention de l’érythrolyse néonatale
Lorsque l’on a une chatte appartenant à l’une des races évoquées ci-dessus et qu’elle est de groupe sanguin B, il vaut donc mieux éviter de la croiser avec un chat mâle de groupe A. Bien sûr, ce type de mesure préventive n’est possible qu’après typage sanguin des animaux.
Si on suspecte un risque d’érythrolyse néonatale, les chatons concernés doivent être retirés à leur mère. Leur alimentation peut alors se faire de deux manières : lait maternisé ou mère allaitante d’adoption.
Une transfusion sanguine peut être effectuée chez certains chatons souffrant d’érythrolyse néonatale. Elle est assurée à partir du sang de leur génitrice, à laquelle ils pourront être rendus au bout de 3 jours.