La Leucose féline
Qu’il soit des villes ou des champs, votre chat est exposé à de nombreux risques du fait de son mode de vie parfois insaisissable. Il nous cache beaucoup de secrets que nous ne saurions voir. Ses défenses naturelles peuvent être fortement diminuées à l’exposition de l’un des principaux rétrovirus transmissibles entre chats et responsable d’une forme d’immunodéficience appelée Leucose féline. A ne pas confondre avec celui du FIV ou « sida du chat », le virus du Felv mérite néanmoins toute votre attention pour prendre des mesures préventives adaptées, avant ou une fois la séropositivité détectée et éviter que cette maladie incurable lorsqu’elle se déclare ne puisse dégrader la santé et la qualité de vie de votre chat.
70% des chats développent une résistance naturelle à son contact
Difficile de prédire l’évolution et la résistance naturelle de votre chat. Les chatons de moins de 3 mois sont souvent les plus exposés et les plus sensibles, viennent ensuite les chats errants comme les mâles non castrés lors des bagarres et les chats vivants en collectivité.
Un contact direct prolongé est nécessaire pour une transmission du virus entre chats, une morsure, une proximité forte comme un toilettage entre la mère et son petit, pendant la gestation ou l’allaitement des chatons, par le sang lors d’une transfusion et même au contact des urines et des fèces dans des bacs à litières partagés entre chats.
Le degré de sensibilité à l’infection de chaque chat est variable, individuel. Certains l’élimineront par une réponse immunitaire efficace ; d’autres seront atteints et n’y résisteront pas dans les 2 premières années de leur vie avant de manifester les premiers symptômes cliniques.
Tumeurs et maladies buccales cachent parfois la Leucose
Un simple épisode fébrile peut s’observer au moment de la contamination. Lorsque la maladie se déclare, elle revêt différentes formes. L’apparition de certaines maladies ou de tumeurs comme les lymphomes félins est souvent associée à une contamination au Felv, infection virale qui reste dormante, sans signe clinique évocateur pendant en moyenne 2 ans. C’est à l’âge adulte que se déclare brutalement la Leucose féline, elle se pressent lorsque des maladies qui affectent la bouche du chat sont difficilement soignables ou récidivantes et invalidantes (13% d’entre elles, gingivales, buccodentaires) ou lorsque certaines plaies, blessures à la suite de morsures entre chats cicatrisent mal malgré les traitements.
N’hésitez donc pas à consulter votre vétérinaire si votre chat présente différentes petites infections d’apparences anodines, s’il s’amaigrit et vous semble moins en forme. Le pronostic vital est fortement engagé lorsque la maladie est déclarée et seuls des traitements de soutien aideront votre chat à lutter contre l’expression de la maladie ; ils ne pourront que ralentir l’évolution de cette maladie fatale.
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La vaccination requiert un test sanguin rapide
Depuis l’existence et la fiabilité de la vaccination contre la Leucose Féline, on ne recense plus que 5 à 10 % des chats qui sont malades. Le dépistage systématique est une option lorsque vous procédez aux premiers vaccins. Il vous permettra à la suite d’un simple test rapide (quelques gouttes de sang suffisent) de connaître son statut. Séronégatif, votre vétérinaire vous proposera un protocole vaccinal adapté, le plus souvent au moyen de 2 injections à intervalle d’un mois la première année puis des rappels annuels selon le degré d’exposition de votre chat. Des mesures d’hygiène de vie sont également conseillées d’autant plus si votre chat vagabonde (stérilisation, surveillance) ou vit au contact étroit de ses congénères. Une séropositivité requiert souvent un autre test ultérieur, parfois différent, pour comprendre l’évolution de la contamination et le degré d’immunité ou d’infection de votre chat, une séroconversion est possible.
La médecine préventive et la vaccination féline a connu « sa révolution » avec l’arrivée du dépistage et du vaccin contre la Leucose. Vous pouvez désormais protéger votre chat et limiter la dissémination des maladies réputées contagieuses en lui prodiguant cette qualité de soin préventif à la hauteur de l’affection que vous lui portez.
Par Dr Corinne Lesaine
Docteur Vétérinaire
Diplômée de l’Ecole Nationale des Services vétérinaires (ENSV) de Vetagro Sup en protection animale (de la science au droit) en 2018, après une thèse de doctorat vétérinaire sur la protection du chien en 1995 (Oniris). Professionnelle vétérinaire et passionnée par les sciences, la nature, la santé, la protection et le bien-être animal, je propose mes services de conseils en communication scientifique et mon expérience comme rédacteur spécialisée vétérinaire avec de nombreuses publications professionnelles à mon actif sur la santé, la nutrition, la médiation et la protection animale.
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