Combattre les puces chez le chat
Les puces, aussi petites soient elles, peuvent rapidement transformer la vie de votre chat en enfer et enquiquiner cordialement leur monde. Afin d’éviter de voir votre quotidien chamboulé, vous trouverez dans cet article quelques conseils pour anticiper… avant qu’il ne soit trop tard !
Faisant partie des parasites externes du chat, les puces occasionnent des désagréments chez l'animal en même temps qu'elles peuvent favoriser la survenue de maladies. Les combattre est donc indispensable. Voyons comment procéder.
Que sont les puces ?
La puce (Ctenocephalides felis) est le parasite externe cutané le plus rencontré chez les chiens et chats. C’est un petit insecte piqueur sans aile qui mesure environ 2 mm de long et qui est aplati latéralement. Ses longues pattes lui permettent de sauter haut et loin. Seule la puce adulte est un parasite et peut s’observer dans le pelage de votre chat. Les autres stades de développement immatures, larves et nymphes, ne sont pas des parasites et se retrouvent dans l’environnement. Votre chat peut devenir l’hôte de ces petites bêtes lorsqu’il sort, qu’il est en contact avec d’autres animaux ou encore parce qu’il y a des œufs dans votre domicile.
Une fois sur votre animal, la puce aura tendance à y rester le plus longtemps possible pour se nourrir, se reproduire et pondre. Une puce adulte pond environ 50 œufs par jour, et ce, pendant une durée de 3 semaines (soit environ 1000 œufs/vie reproductrice de puce). Les œufs tombent très vite dans l’environnement car ils ne collent pas aux poils et ils éclosent en quelques jours dans de bonnes conditions. Les larves vont alors chercher à se protéger de la sécheresse et la lumière et se loger dans votre environnement (parquet, plinthes, moquettes, …). Elles se nourrissent des matières fécales des adultes et de matière organique. Elles se transforment en nymphes qui résistent dans l’environnement en attendant de pouvoir éclore (parfois seulement au bout de 6 mois).
D’une manière générale, les puces connaissent un fort taux de mortalité car elles ne survivent pas en dessous de 50% d’humidité et en dessous de températures trop froides, et les larves et nymphes sont tuées au delà de 35°C. L’hiver, les parasites survivent sur leur hôte ou dans un environnement clément : votre intérieur et ses environs (par exemple la niche du chien, …). Ainsi on peut retrouver des puces toute l’année mais leur population connaît un pic au printemps/été.
Quels sont les symptômes et comment détecter les puces sur votre chat ?
Il existe 2 présentations cliniques de l’infestation par les puces :
- Pullicose simple : due à l’action irritante, traumatique et inflammatoire des piqûres. C’est une atteinte brève et généralement peu symptomatique. Les démangeaisons sont faibles à modérées sans localisation préférentielle. On observe des papules aux points de piqûre et de nombreuses puces sont visibles dans les poils.
- DAPP ou Dermatite Allergique aux Piqûres de Puces (via la salive des insectes) : liée à un processus allergique immédiat ou retardé à différentes substances présentes dans la salive des puces. Une faible charge parasitaire peut suffire à déclencher ce processus. Les démangeaisons sont intenses et localisées surtout sur la région dorso-lombaire de l’animal avec des lésions en « arbre de Noël » typiques : rougeur, papules, excoriations, croûtes, perte de poils. L’atteinte peut se compliquer avec de l’hyperpigmentation, l’hyperkératose ou encore une pyodermite superficielle à profonde. Chez le chat, cette atteinte peut s’étendre à la tête et au cou, voire même se généraliser.
- Chez l’homme : les piqûres sont localisées essentiellement au niveau des chevilles et des jambes. Il s’agit souvent d’une attaque de « jeunes puces » tout récemment émergées de leur cocon et affamées, par exemple dans un appartement de vacances laissé vide un temps. Idéalement, les insectes recherchent un hôte animal « poilu », mais la faim peut les pousser à vous piquer. Les démangeaisons seront plus ou moins fortes selon que l’individu piqué présente un phénomène allergique ou non.
Pour les mettre en évidence, vous pouvez :
- Caresser votre chat à rebrousse poils en écartant bien à la base afin de voir la peau et, avec un peu de chance, une puce passer. Néanmoins, il faut avoir l’œil vif, car elles se déplacent rapidement et en cas de faible infestation, il est aisé de passer à côté.
- Peigner votre chat avec un petit peigne en espérant coincer une puce dans ses dents bien serrées ou encore récolter des poils avec des excréments : petits grains noirâtres semblables à des petits grains de poivre. Pour déterminer s’il s’agit bien de crottes de puces, il suffit de poser les petits grains sur un papier absorbant ou un mouchoir blanc et l’humecter. Si les grains deviennent rougeâtres au contact de l’eau, il s’agit bien de crottes de puces contenant du sang digéré.
Comment traiter et débarrasser votre chat des puces ?
La lutte antipuce repose sur le traitement de l’animal, le traitement des autres animaux et le traitement du milieu de vie de ses derniers. Il vise à satisfaire 2 conditions : tuer les puces présentes et protéger votre chat contre les ré-infestations le plus longtemps possible.
Il existe plusieurs présentations de traitement : shampoings, poudres, colliers, pipettes ou encore comprimés. Le choix du traitement repose sur :
- l’efficacité
- la rapidité et la durée d’action
- la facilité d’utilisation
- l’absence de toxicité
- les circonstances de l’infestation et la nécessité d’éliminer d’autres parasites ou non.
Votre vétérinaire saura adapter le traitement à la situation propre à votre chat.
Dans les cas de DAPP (Dermatite Allergique aux Piqûres de Puces), il sera préféré un traitement qui agit très rapidement pour tuer les puces adultes afin de limiter les piqûres et ainsi diminuer les symptômes de l’allergie le plus rapidement possible. Il vous sera recommandé de maintenir une thérapie antipuce permanente tout au long de l’année, afin de protéger votre compagnon sensible en permanence.
Nettoyez votre environnement
De manière générale, il est recommandé de traiter l’animal infecté et les animaux en contact avec l’environnement de ce dernier.
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Les derniers traitements disponibles sont de plus en plus sûrs d’utilisation et très efficaces, évitant ainsi un traitement insecticide systématique de votre intérieur. Il est tout de même fortement conseillé d’en profiter pour faire un grand ménage à la maison en passant l’aspirateur à fond (jetez bien le sac pour éliminer une grande partie des œufs et larves qui s’y trouveraient), en lavant bien votre linge de maison (surtout ceux sur lesquels votre chat fait la sieste) et en nettoyant méticuleusement les zones de vie de vos animaux.
Dans les cas les plus grave d’infestation, des insecticides en spray ou aérosols pourront vous être prescrits pour plus d’efficacité.
Enfin, les puces étant souvent vectrices d’un ver endoparasite digestif des chats et chiens (Dipylidium caninum), un vermifuge adéquat sera probablement mis en place simultanément.
Par Dr Zoé Greiveldinger
Vétérinaire
Diplômée de la Faculté de Médecine Vétérinaire de Liège en 2015, le Dr Zoé Greiveldinger a d’abord travaillé quelques mois en Moselle avant de réaliser un internat pour approfondir la médecine et chirurgie des nouveaux animaux de compagnie (Nacs) au sein de la clinique Caduvet dans le Nord. Elle y exerce toujours en tant que consultante et est également responsable du pôle chirurgie.
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