Dans cette prison surpeuplée, les détenus trouvent du réconfort auprès de centaines de chats errants
Le principal pénitencier de Santiago au Chili est aussi le plus ancien et le plus surpeuplé du pays. Dans cet enfer carcéral, les détenus ont trouvé beaucoup de réconfort en s’occupant des centaines de chats errants qui partagent leurs cellules. La relation que nouent certains prisonniers avec ces petits félins a d’ailleurs un impact très positif sur eux et leur permet même d’appréhender la vie d’une autre manière.
Surnommé « l'Enclos », le principal pénitencier de Santiago, la capitale du Chili, est connu depuis longtemps « comme un endroit où les hommes vivent en cage et où les chats se promènent en liberté » selon le New York Times. La prison qui abrite près de 5 600 résidents humains est également un refuge pour environ 300 chats errants.
Les chats ont toujours été là
D’aucuns pensent que les chats ont été amenés dans l’enceinte de la prison pour éliminer les rats. D’autres affirment qu’ils sont arrivés seuls. Tout le monde est en revanche d’accord sur le fait que les minous étaient là en premier.
Cela fait des décennies que des chats errants marchent le long des hauts murs de la prison, font des siestes au soleil sur le toit métallique et circulent librement entre les cellules bondées. Jusqu’ici ignorés, ils n’ont cessé de se multiplier par centaines.
© Cristobal Olivares / The New York Times
Si pour les responsables de la prison, ces chats constituaient une sorte de particularité très utile pour régler le problème des rats, ils se sont également avérés bons pour le mental des détenus.
L’impact positif des chats sur les détenus
Selon la directrice de la prison, la colonel Helen Leal González, la présence des félins « a changé l'humeur des détenus, a régulé leur comportement et a renforcé leur sens des responsabilités dans leurs devoirs, notamment celui de s'occuper des animaux ».
D’après une étude, une connexion entre un prisonnier et un animal peut même conduire à une diminution de la récidive et à une meilleure empathie.
© Cristobal Olivares / The New York Times
Dans les faits, les prisonniers adoptent des chats de manière informelle et coopèrent pour en prendre soin. En retour, les minous fournissent quelque chose d'inestimable dans ce lieu de détention aux conditions sordides : de l'amour et de l'acceptation.
« Ce sont nos compagnons », a déclaré Carlos Nuñez, un prisonnier qui a adopté un chat tigré de 2 ans qu'il a nommé Feita. « Un chat vous fait vous inquiéter, il faut le nourrir, en prendre soin, lui accorder une attention particulière. Quand nous étions dehors et libres, nous ne faisions jamais ça. Nous l’avons découvert ici. » a-t-il déclaré.
© Cristobal Olivares / The New York Times
Une aide précieuse
Pour aider les détenus à prendre soin des chats, les autorités pénitentiaires ont autorisé certaines associations de protection des animaux comme la Fundaciòn Felinnos et la Humane Society International à intervenir dans l’enceinte de la prison.
Depuis 2016, ces bénévoles collectent systématiquement tous les chats avec l’aide des prisonniers afin de les traiter et de les stériliser.
Lors de leur première intervention, les volontaires ont dénombré près de 400 chats. Aujourd’hui, ce nombre est en baisse constante. Si vous vous demandez pourquoi, prenez l’exemple de Carlos Nuñez. Un journaliste du New York Times lui a demandé ce que Feita deviendra une fois qu’il sera libéré. C'est facile, dit-il. « Il vient avec moi. »
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